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L’INFOLETTRE PUBLIQUE
Prévente en ligne du jeudi 6 novembre
Arrivage en succursale prévu autour du lundi 10 novembre
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Je tente autant que possible de faciliter l'accès à cette infolettre pour donner envie aux néophytes du vin de s'y intéresser. Cela dit, il m'en coûte maintenant 1000 $ par année pour payer la plateforme d’infolettre que j’utilise. Toute aide est le bienvenue. En échange, vous recevez cette infolettre à minuit le jeudi au moment où les vins deviennent disponibles. Ce n'est pas un abonnement, c'est juste comme donner un pourboire si vous aimez mon travail ! Je ne touche aucun autre revenu avec l'infolettre et celle-ci est libre de publicité.

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Parlons argent, comme dirait PY McSween !
Quand je fais ma sélection de vins pour la semaine, je porte une attention particulière au prix des bouteilles afin d’offrir une gamme variée. Ma priorité demeure toutefois d’encourager les vins d’artisan issus de l’agriculture biologique, vinifiés le plus naturellement possible. On est donc loin des productions industrielles capables de vendre à 14 ou 15 $.
Pourquoi le vin coûte-t-il si cher ?
D’abord, la SAQ avait suspendu l’indexation de sa majoration pendant quelques années avant de rattraper le retard accumulé, chaque mois de février. Ajoutez à cela un dollar canadien faible, et vous tenez une partie de la réponse. L’autre partie vient du coût du crédit : exploiter un domaine vinicole exige beaucoup de capitaux, souvent empruntés. La hausse des taux d’intérêt a fait exploser les paiements de nombreux producteurs et productrices. Et bien sûr, l’inflation a touché à peu près tout ce qu’un vigneron doit acheter au fil de l’année.
PY McSween dirait sans doute que, même si ces raisons sont valables, elles ne changent rien au budget du consommateur. Cela dit, mon mantra reste le même : buvez moins, mais buvez mieux. Et pour ça, misez sur les vins de cette infolettre. Cela dit, pour respecter son budget, certaines régions parviennent historiquement à produire des vins bon marché de qualité : la Loire, la Catalogne, le Languedoc, l’Autriche, la Grèce, le Piémont, le Portugal, et plein d’autres. Dans ces régions, il existe toujours des artisans qui se retrouvent dans mon infolettre. Et pour boire du Québec à bon prix, achetez directement au producteur !
Des vins qui n'ont pas forcément besoin d'un repas

Riesling 2024 de Daniel et Bianka Schmitt (63$/MAGNUM!)
Blanc. Les vins du Rheinhessen, en Allemagne, ont déjà été intéressants (la bouteille la plus chère à bord du Titanic venait de là !), mais le 20e siècle a été dévastateur pour la région et les vins sont devenus insipides. C'est pourquoi c'est aussi excitant de connaître l'histoire des vins de Schmitt. Daniel Schmitt est originaire de la région. Avec sa conjointe Bianka, hongroise, ils ont repris l'exploitation familiale et ont entrepris de convertir les 16 hectares de vignes à la biodynamie. Il faut quand même noter qu'ils ne sont que 80 domaines certifiés biodynamiques dans toute l'Allemagne, ce n'est pas rien ! C'est une presse directe en grappes entières de riesling et élevage en fûts de chêne. Aucun ajout de soufre. IMPORTANT D’EN ACHETER TOUT DE SUITE POUR LES FESTIVITÉS DES FÊTES !

Achaia Malagousia 2024 du Domaine Tétramythos (20,90$)
Blanc. Le Domaine Tetramythos fait des trucs assez intéressants dans le Péloponnèse. Je recommande toujours leurs vins quand je les vois passer en SAQ. Panayiotis Papagiannopoulos travaille surtout avec les cépages indigènes de la région et tente d'ajouter son grain de sel dans la définition des vins de la région. 100 % malagousia en inox.

Grolleau 2024 du Domaine Hauts Baigneux (28,30$)
Rouge. Domaine repris en 2012 par Nicolas Grosbois (dont je vous parle toujours des vins ici) et Philippe Mesnier à Azay-le-Rideau (comme Quentin Bourse) qui le travaillent en bio. Je n’ai pas trouvé l’info à savoir pourquoi certains vins sont simplement signés “HB”, comme celui-ci, mais mon instinct me dirait que c’est pour séparer une lignée de cuvées de négoce. Bref, le grolleau est un cépage très fruité de la Loire qui se prête davantage aux vins de soifs qu’au vin de table (d’où les mauvais commentaires sur le site de la SAQ).
Des bulles, ça se boit à l'apéro, à table, en fin de soirée ou bien ça se met en cave

Épaulé jeté de Catherine et Pierre Breton (35$)
Bulles. Catherine et Pierre Breton cultivent 12 hectares à l'est de Bourgueil. Ils sont certifiés bio depuis 1991 et ont commencé à introduire des principes de la biodynamie en 1994. Ce sont des visages connus du monde du vin naturel. Aujourd'hui, ce sont les enfants, France et Paul, avec Baptiste, le conjoint de France, qui reprennent le domaine. Ces bulles sont toujours d'un excellent rapport qualité-prix en SAQ. Du chenin, fermenté en inox, puis mis en bouteille pour 2e fermentation, 11 à 12 mois sur lattes.

Cava Reserva Mirgin Brut Nature 2021 d'Alta Alella (25,50$)
Cava. Alta Alella est un vignoble familial à peine au nord de Barcelone. J'ai eu la chance d'assister à une verticale de leurs grandes cuvées "réserve" et c'était extraordinaire. La qualité de leurs produits est étonnante quand on y rattache le prix. Ils n’utilisent pratiquement jamais de sulfites dans les faits. Donc, ici, bulles de xarel-lo, maccabeu et parellada avec 15 mois d'élevages sur lattes, soit au-delà du minimum de 9 mois prescrits par l'AOC.

Champs libres Blanc de blancs Extra Brut de Pascal Doquet (71,75$)
Champagne. Pascal Doquet est tout de même président de l'Association des champagnes biologiques ! Les 8 hectares de vignes qu'il cultive avec sa femme Laure sont certifiées bio depuis 2007. Cuvée de chardonnay sur sols argilo-calcaire, 36 mois d'élevage sur lattes après fermentation en inox.

Renaissance Extra Brut de Champagne Vadin-Plateau (59,25$)
Champagne. Très bas prix pour un Champagne de qualité ! En plus, le tout est certifié bio et entamait ces dernières années une conversion à la biodynamie. Les fermentations sont toujours naturelles et spontanées chez Vadin. Yann Vadin serait un jeune vigneron dans la vingtaine qui a repris le domaine de ses parents. 100 % pinot meunier, un cépage en Champagne que j'aime plus que ma propre vie. C’est 8$ de plus que le dernier arrivage, mais ça demeure dans les champagnes d’artisan les moins cher qu’on peut trouver en SAQ, alors FAITES DES PROVISIONS POUR LES FÊTES.
Des vins qui s'apprécient davantage autour d'un plat

Titi Rosso 2023 du Clos des Cigales (26,85$)
Rouge. Quand j'ai fait la recherche pour Supernaturel, le nom de Xavier Burini revenait tout le temps. En fait, j'ai appris le vin de beaucoup de gens qui l'ont appris de Xavier, alors qu'il était propriétaire et sommelier des Trois petits bouchons sur St-Denis. On me l'avait décrit comme l'un des meilleurs dégustateurs du Québec. J'étais donc très excité d'apprendre qu'il reprenait le 11e vignoble de l'histoire du Québec, le Vignoble des Pins, à Ste-Anne-de-Sabrevois. Il a un grand instinct de vinificateur et parvient à sortir le meilleur de ses cépages. En accord au Candide, j'ai charmé des gens de tout horizon avec justement cette cuvée. Beau rouge d’hiver, avec juste assez de corps pour la table, avec un côté très digeste.

Toscana Sangiovese 2024 de Montesecondo (25,75$)
Rosé. Silvio Messana est Tunisien, mais dont la famille est d'origine italienne (il parle un excellent français). Il a été musicien à New York, a étudié à Boston et à Florence. Éventuellement, la vie l'a amené à avoir envie de faire du vin. Il a pris possession de son actuel domaine en 2000 et a entamé la conversion vers la biodynamie. J'ai eu la chance de le rencontrer en 2019 et de goûter au domaine et c'est vraiment un chic type qui parle français ! Cuvée de sangiovese parfaite pour la pizza et les pâtes !
Des bouteilles plus rares à boire maintenant ou à faire vieillir

Mâcon Chaintré 2023 de Dominique Cornin (39,25$)
Blanc. La région de Mâcon se situe au sud de la Bourgogne, et le village de Chaintré qui plus est marque la limite sud de l’appellation. Les heures de soleils sont ardentes et la générosité de la chaleur se traduit souvent dans les vins. Dominique Cornin vendange à point, cherche l’équilibre fin du chardonnay mûr, mais pas trop, et garde élégamment la tension de son terroir argilo-calcaire par une vinification en cuve, sur lies fines. ALERTE À LA RACLETTE DU TEMPS DES FÊTES !

Fleurie Cuvée du chaos 2023 par Les Bertrand (105,50$/MAGNUM!)
Rouge. Yann Bertrand est un vigneron du Beaujolais que j'ai découvert quand je travaillais chez l'agence Wino. C'est peut-être un de mes producteurs préférés de la région. J'achète systématiquement de ses vins. Ce vin provient des premières parcelles que Yann a converties à la biodynamie. Macération carbonique de gamay, 8 mois d'élevage en vieux fûts. Sans filtration, sans soufre.

Vigneti delle Dolomiti Teroldego 2023 de Foradori (79,75$/MAGNUM!)
Rouge. Au-delà du fait qu'Elisabetta Foradori soit une de mes vigneronnes préférées en Italie, c'est surtout une dame extrêmement respectée dans le monde du vin nature. Elle est la reine du teroldego, alors que les voisins voulaient tous arracher leurs vignes de ce cépage méconnu du grand public. C'est aujourd'hui son fils Emilio qui fait les vins, alors que sa fille Myrtha (qu'on a vue dans Les Fermiers) s'occupe de son projet de maraîchage entre les rangées en pergola. Ce teroldego est produit à partir de vignes de 40 ans, 80 % des raisins sont égrappés et on fait une courte macération de 3 jours. 12 mois d'élevage en cuves ciment et en botti.

La Luna 2024 de Bruno Duchêne (46$)
Blanc. Je ne pensais jamais voir ça débarquer en SAQ !! Bruno Duchêne, c'est quand même une rockstar du vin nature. Dans une ancienne vie, il était distributeur de champignons sauvages non pas à Berri-Uqam, mais en Loire ! Il est allé s'installer à Banyuls, complètement au sud du Roussillon, à la frontière avec la Catalogne. Ce sont des terroirs extrêmement difficiles à travailler en raison des fortes pentes et de la composition des sols. Par expérience, les vins peuvent être légèrement affectés par le transport. Ma plus grande expérience de La Luna, je l'ai vécue avec une bouteille qui avait fait un bon 5 ans de cave au Alep :). Grenache blanc, xarel-lo et grenache gris, 5 jours de macération sur peaux. Le xarel-lo a fait un élevage en amphore.

Touraine Azay-le-Rideau La Goujonnière 2020 par Le Sot de l'Ange (49,25$)
Blanc. Quentin Bourse, grand fan du Québec et du Canadien de Montréal, animé d'une passion contagieuse pour le vin. Il travaille une quinzaine d'hectares dans une petite appellation oubliée (Azay-le-Rideau). C'est un personnage haut en couleur et bourré de talent. Pour cette cuvée, des vignes de chenin de 40 ans plantées sur des argiles à silex. 10 mois d'élevage en oeuf béton, fûts cigares et amphores. (Je vous expliquerai pas c'est quoi un fût cigare, j'en ai aucune sapristi d'idée moi-même).

Saumur Brézé Le Bourg 2023 du Domaine Guiberteau (57$)
Blanc. Guiberteau, ce sont des vins précis et droits. Le genre de domaine qui produit des vins que t'as certainement envie de coucher pour leur laisser le temps de bien se placer et ainsi démontrer la profondeur du terroir d'où ils viennent. Romain Guiberteau est en bio et peu interventionniste au chai. Il fait du chenin et du cabernet franc de feu. Cette cuvée est un parcellaire de chenins plantés en 1957 au haut de la colline de Brézé, exposé sud, sur des sols de sables avec fond de calcaire. Je vous en ai parlé la semaine dernière alors que le cab franc de cette parcelle sortait. 18 mois d'élevage en barrique (neuf et vieux de 1-2 ans). Leur grande cuvée au budget de type François Lambert, Clos des Carmes 2021, sort à 131,50$.
Des cuvées qui méritent un temps d'attente pour se dévoiler

Puligny-Montrachet Les Enseignères 2023 du Domaine Chavy-Chouet (120$)
Blanc. Romaric Chavy est vigneron de 7e génération du vignoble créé à la suite de la fusion de deux domaines familiaux. Les quinze hectares du domaine sont donc divisés entre Saint-Aubin, Volnay et Pommard. Romaric a appris notamment aux côtés de son parrain François Mitulski (dont les bulles sont plus haut), grand nom de la Bourgogne nature. Il a commencé à apprendre sur le vin à 12 ans !!!! Le lieu-dit Les Enseignères est collé au grand cru Bâtard-Montrachet (le vin préféré de Gérard D. Laflaque). Le quart des fûts ayant servi à l’élevage était neufs, ce qui peut être un indice désignant qu’un minimum de garde est souhaité. Beau cadeau de Noël !