April 17, 2025, noon

Qu'est-ce qu'on boit ? - 17 avril Publique

Qu'est-ce qu'on boit

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L’INFOLETTRE PUBLIQUE

Prévente en ligne du jeudi 17 avril

Arrivage en succursale prévu autour du lundi 28 avril

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Passons aux choses sérieuses, il y a un “Bandeau nature” cette semaine, ce qui veut dire qu’il y a BEAUCOUP de vins. Je ne pourrai pas tout couvrir bien évidemment, je vous donne donc un court aperçu du plus hot du hot dans la sélection de cette semaine. Les gros noms à ne pas manquer, avec aussi quelques suggestions des arrivages hebdomadaires réguliers pour mon auditoire plus classique.


À l'apéro

Des vins qui n'ont pas forcément besoin d'un repas

Fork and Knives de Milan Nestarec (33,75$)
Blanc. Nestarec est un des visages les plus connus du renouveau des vins de la République tchèque. Il a repris les 8 hectares de vignes plantés par son père en 2001, dans le sud du pays, en Moravie. Cuvée anciennement en importation privée de grand plaisir, avec une nouvelle étiquette. Cette cuvée est un assemblage de grüner veltliner, welchriesling et neuburger. Cette cuvée est maintenant produite dans un esprit parcellaire à partir des plus beaux vignobles de loess que possède Milan. Très lente presse des raisins après une nuit de macération, 40 jours de fermentation puis élevage en foudres de 3000 litres. Sans filtration, collage ni sulfitage. BON, Charlotte L. sur le site de la SAQ dit que ce n’est pas un vin d’apéro. Elle vous aura PRÉVENU.E.S.

Susucaru Rosso 2022 de Frank Cornelissen (35$) Rouge. Frank est un autodidacte qui n'a rien voulu savoir d'aller apprendre chez d'autres, il a préféré faire ses propres erreurs et apprendre de celles-ci. Il travaille aujourd'hui 19 hectares sur l'Etna. Fait très intéressant : il passe une première fois au début d'octobre vendanger en faisant du cherry picking de ce qui est un peu moins beau pour que ses plus belles vignes concentrent les derniers sucres sur les meilleures grappes et ainsi faire ses grandes cuvées. Cette cuvée, Susucaru, est justement la cuvée produite à partir de ces raisins. Ça pourrait sonner comme un vin “ pas mûr”, mais comme ses autres vins le sont tellement, je dirais que c’est simplement sa cuvée avec le plus de fraîcheur. Belle soif dans ce vin, mais assez de personnalité et de caractère pour passer de l’apéro à table. 85 % nerello mascalese, le reste ce sont pas mal tous les cépages que Frank cultive. Juste de la cuve de fibre de verre pour l’élevage.

Velue Grüner veltliner 2022 de Johannes Zillinger (24,55$) Blanc. Johannes Zillinger a repris l'important héritage de son père, pionnier de l'agriculture biologique en Autriche en s'étant converti dès 1983. Lorsqu'il a repris, il a converti la ferme familiale avec plus de 350 ans d'histoire à la biodynamie. Grüner veltliner avec 3 mois d’élevage en cuves (j’ai mes doutes sur cette info, mais ça va être ça pour aujourd’hui).

Beaujolais Les Bulands 2023 de Justin Dutraive (33$) Rouge. Justin Dutraive aurait appris aux côtés de son oncle Jean-Louis Dutraive, vigneron du Domaine Grand'Cour (que je ne connais pas). Il travaille 2 hectares dans le Beaujolais depuis 2015. Je n’ai pas eu la chance de goûter les vins encore, j’y vais donc uniquement selon la réputation du vigneron. Gamay de vignes de 50 ans sur sols granitiques, 8 jours de macération carbonique puis 5 mois d’élevage en cuves. Autres cuvées : Beaujolais-Villages Les Tours 2023 à 41 $ et La Madone 2023 à 61,25 $, deux cuvées dont je vous ai déjà parlées dans le passé.


Effervescence

Des bulles, ça se boit à l'apéro, à table, en fin de soirée ou bien ça se met en cave

Triple Zéro du Domaine La Taille aux Loups (41,50$) Bulles. Jacky Blot fait partie de ceux qui ont voulu redonner des lettres de noblesse à l'appellation Vouvray et à celle de Montlouis-sur-Loire. Il faut dire que la tendance à produire des vins avec du sucre résiduel dans la région en a amené plusieurs à faire des vins de faible qualité où le sucre était grossier. MAIS, la région est un extraordinaire terroir à chenins, particulièrement sur les sols d'argile à silex. Jacky Blot fait partie de ceux qui l'ont fait savoir. Bulles de chenin qui portent ce nom, car zéro chaptalisation, zéro liqueur de tirage et zéro dosage (donc pet nat, car mis en bouteille avant la fin de la fermentation). Également disponible : la version rosée, à 43 $.

Bouzy Grand Cru Les Terres roses Extra Brut de Pierre Paillard (128,50$) Champagne rosé. Nouvel arrivage de Champagne d'artisans, encore une fois représenté par Dame-Jeanne. Antoine et Quentin Paillard constituent la 8e génération familiale à s'occuper du domaine viticole, et ce, depuis 2016. Les 11 hectares de vignes se situent sur le terroir de Bouzy. Ils travaillent en lutte raisonnée à la vigne alors qu'au chai, les doses de soufre sont faibles et les élevages, longs. J’ai eu la chance de goûter à Les Parcelles, l’arrivage de la semaine dernière, et c’était sublime, une bouteille qui s’est ouverte lentement et qui n’a cessé de démontrer de plus en plus de caractère. Terres roses est produit à partir de 70 % chardonnay et 30 % de pinot. La couleur vient de l’ajout de 5 % de Bouzy Rouge. Le vin est principalement du millésime 2020. 10 mois d’élevage en barriques avant la prise de mousse et 3 ans d’élevage sur lies avant dégorgement. Dosé à 2 grammes par litre. La très grande cuvée Les Mottelettes sort également, à 232 $.


À table

Des vins qui s'apprécient davantage autour d'un plat

Côtes du Jura 2022 du Domaine de l'Aigle à deux têtes (36,50$)
Blanc. Méchant beau vin de raclette ça ici, à très bon prix puisque avec un court élevage. Seul domaine du Jura importé par Ward & Associés. C'est Henri Le Roy qui fait les vins en travaillant en bio et en vinifiant parcelle par parcelle. Toutefois, cette cuvée en est une de négoce, parce qu'Henry a eu quelques millésimes particulièrement difficiles avec des gelés importantes au printemps. Le vin est vinifié et élevé en fûts bourguignons pendant près d'un an, puis termine son élevage en inox pour assembler les 19 barriques de ce chardonnay. C'est un chardo avec du caractère qui est probablement assez polyvalent à table niveau accords.
Même cuvée disponible en rouge, à 36,50 $.

Langhe Nebbiolo 2020 de Josetta Saffirio (33,25$)
Rouge. Josetta Saffirio et Roberto Vezza sont à la tête de ce domaine de cinq hectares, qui était à la base un seul hectare de vignes plantées par le grand-père de Josetta. J'aime beaucoup leur Barbera d'Alba. Domaine qui est certifié bio depuis 2017 et qui travaillait en lutte raisonnée avant, à Castelleto di Monforte d'Alba. Nebbiolo égrappé, macération de 10 jours en cuve inox à température contrôlée, 12 mois d'élevage en foudre.


De grande occasion

Des bouteilles plus rares à boire maintenant ou à faire vieillir

Arbois Les Corvées sous Curon 2020 du Domaine de la Tournelle (68,25$) Blanc. Evelyne et feu Pascal Clairet ont créé leur domaine en 1991 avant d’éventuellement ouvrir un bistro du même nom, à Arbois, dans le Jura. C’est un domaine mythique de cette région tant appréciée. Bien évidemment, les 8 hectares du domaine sont travaillés en bio et les vins sont nature. J’ai eu de grandes émotions sur leurs blancs. Cette cuvée de chardonnay vient d’un vignoble bien particulier sur lequel seulement quelques producteurs possèdent une parcelle. Ce sont des sols de gravier, calcaire et argile, qui donnent des vins au grand potentiel de vieillissement. 18 à 24 mois d’élevage en vieux fûts, élevage ouillé (donc non oxydatif). Sans sulfites. Autres cuvées : A l’aube, 102,75 $ pour une bouteille de 375 ml, leur Macvin du Jura, à 63,25 $, Uva Arbosiana 2023, à 55 $, Lever du rouge 2022, à 62,25 $ et finalement, Trousseau des Corvées 2023, à 62,25 $.

La Lune 2023 de la Ferme de la Sansonnière (67,25$) Blanc. Mark Angeli est un grand vigneron de la Loire, situé dans la région de Coteaux-du-Layon. Anciennement tailleur de pierre, en plus d’avoir étudié en chimie, il a démarré son vignoble au début des années 90 et s’est tout de suite tourné vers la biodynamie. À une époque où les vins moelleux et les demi-secs régnaient dans cette région, Mark s’est rapidement démarqué par de grands vins secs et riches. La Lune, c’est une cuvée de chenin emblématique. Beaucoup d’émotions dans ce vin. Également disponible en magnum, à 140 $. Autres arrivages : Les Fouchardes 2022, à 108,75 $, Les Blanderies 2022, à 88 $ et Les Gélinettes 2019 à 55,25 $.

Bourgogne Chitry 2023 d’Alice et Olivier De Moor (57$) Blanc. Alice vient du Jura alors qu'Olivier, pas trop loin de Chablis. Ils sont installés à Chablis, mais produisent également des vins à partir de vignobles situés dans le Grand Auxerrois. Ils prennent beaucoup de plaisir à produire de grands vins dans l'Auxerrois, alors que cette région a longtemps été mal aimée en Bourgogne. Cette cuvée domaine est produite à partir de chardonnay venant de deux parcelles à Chitry-le-Fort. Le vin fait un élevage dans différents contenants, notamment des barriques et des foudres, pendant un an. Léger sulfitage à la mise en bouteille. Autres arrivages : Chablis Bel-Air et Clardy 2023 à 78,25 $, Chablis L’Humeur du Temps 2023 à 66,50 $ et Chablis Le Vendangeur Masqué 2023 (négoce) à 54,25 $.

Viré-Clessé Emilian Gillet 2020 du Domaine de la Bongran (37$)
Blanc. Gautier Thévenet et son père Jean ont travaillé fort pour que la tradition de conserver un peu de sucre résiduel dans cette partie de la Bourgogne persiste. C'est un de mes domaines préférés. Un de mes plaisirs est d'en acheter chaque année et de coucher deux bouteilles pour les boire avec un peu d'âge. Je l'ai fait récemment avec une 2013 en fin de repas et c'était exceptionnel. Première fois que je vois cette cuvée qui semble être de l'achat de raisin du Domaine Emilian Gillet, chardo sur sols calcaires.

Bourgogne 2023 du Domaine Aurélien Verdet (49,75$)
Blanc. Aurélien a appris à faire du vin chez David Duband avant de reprendre le domaine familial en 2004. Il n'est pas certifié bio, mais il faut savoir que son père est un pionnier du bio en Bourgogne, donc c'est plutôt une question d'être contre le label. Cette cuvée est un assemblage de parcelles de chardonnay dans les Hautes Côtes de Nuits, autour d’Arcenant, sur des sols principalement d’argiles rouges. Élevage de 11 mois sur lies fines, 2/3 en cuve et le reste en vieux fûts.

Venezia Giulia Sivi 2022 de Radikon (66,50$) Orange. Difficile de parler de vin orange et de vin nature dans une même phrase sans éventuellement faire référence aux vins de Radikon. Leurs vignes sont situées à la frontière de la Slovénie, mais du côté italien, dans le village d'Oslavia (Frioul). Ils travaillent en bio et font du blanc de macération depuis 95. Cuvée de pinot grigio en macération pendant 10 jours, raisins égrappés, puis 12 mois d’élevages en botti de chêne slavonien.

Ribolla Giala 2017 de Dario Princic (77$)
Orange. Prinčič, c'est un nom important dans le Frioul. C'est un voisin de Gravner et de Radikon, donc pas mal dans le sweet spot de la macération. Domaine de 8 hectares cultivés en biody de ribolla gialla, sauvignon, pinot gris, chardonnay, tocai friulano, merlot et cabernet sauvignon. 35 jours de macération sur peaux, deux ans d'élevage, bas taux de sulfites. Des vins à laisser s'ouvrir tranquillement, à boire à table et à oublier un peu dans son cellier.

Historic Tinto 2021 de Terroir Al Limit (41,25$)
Rouge. En plein Priorat (Catalogne), Dominik Huber et Eben Sadie se sont rencontrés en faisant leur stage. C'est en 2001 qu'ils ont vinifié le premier millésime de leur nouveau domaine. La collaboration n'a pas duré longtemps : Edie est retourné vivre en Afrique du Sud, mais Dominik a plutôt décidé de finir par s'investir à temps plein dans son projet. C'est un assemblage de 9 parcelles, 75 % grenache et 25 % carignan, macération en grappes entières avec levures indigènes, 6 mois d'élevage en béton. L’autre cuvée
Terra de Cuques qui sort, à 64 $.


À coucher

Des cuvées qui méritent un temps d'attente pour se dévoiler

Chablis Vaucoupins Premier Cru 2022 du Domaine Oudin (77,50$)
Blanc. Nathalie et Isabelle ont grandi à Paris, mais dans les années 90 elles ont décidé de retourner à Chablis où leur grand-père avait un domaine. Ce retour à la terre n'a pas été facile et elles ont pu bénéficier de l'aide d'un voisin, Gérald Pic. Au total, elles s'occupent d'un peu moins de 10 hectares, avec Nathalie davantage à la vigne et Isabelle, au chai. Travail en levures indigènes, de lents pressurages et des vinifications uniquement en inox, avec de longs élevages et très peu de sulfites. Parcelle de chardonnay plantée en sélection massale sur sols kimméridgiens, 18 à 20 mois en inox sur lies fines.

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