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INFOLETTRE SPÉCIALE
Le 12 septembre, j’achète un vin québécois !
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Le 12 septembre, c’est LA journée pour acheter un ou des vins québécois. Cela peut se passer chez votre “pusher” habituel de quartier (Dépanneur Peluso dans Rosemont, William J. Walter à St-Roch, Réserve naturelle à Sutton, etc.), mais ça peut aussi se passer en SAQ. Lentement, mais sûrement, l’offre en vin de qualité et peu interventionniste s’améliore dans le réseau. Je vous fais donc une infolettre uniquement composée de vins québécois de producteurs dont j’aime les vins.
Vous remarquerez une petite surprise en tête des recommandations de la semaine hihi !
Éclaircie 2024 de Très-Précieux-Sang (29,75$)
Blanc. Laurence Veri, Félix Poirier et moi-même travaillons 2,2 hectares de vignes certifiées bio avec une dizaine de cépages. C’est en 2021 que le tout a commencé avec le rachat d’un petit vignoble existant à Bécancour, sur la Rive-Sud de Trois-Rivières. On travaille très fort au champ pour avoir les plus beaux raisins possibles et les cueillir bien mûrs. À noter également que c’est Laurence qui depuis le tout début signe les étiquettes de nos vins. Notre petit modèle d’affaires, pour être viable, repose également sur un peu d’achats de raisin (toujours bio, mais sans toujours avoir la certification). Cette cuvée qui sort cette semaine est composée à 80 % de vidal avec 20 % de seyval. Ce sont deux cépages qui sont mûrs sans développer beaucoup d’alcool, ce qui donne des vins frais et délicats. Le ¾ du vin a été élevé en vieux fûts pour développer une trame très légèrement oxydative. Ça donne un vin salin, avec de belles textures en finale qui en font un parfait accompagnateur des apéros. Pensez à des olives vertes, un morceau de Louis d’or, un peu de focaccia et des charcuteries.
Le Blanc brut 2023 du Domaine Bergeville (33,50$)
Bulles. Les champions de la bulle au Québec ! Ève et Marc ont commencé aux alentours de 2010. Convaincus de ressemblances entre leur emplacement (North Hatley) et certaines sous-régions de la Champagne, ils ont décidé de se concentrer uniquement sur les bulles. Dans l'offre de vin nature au Québec, on a accès à plusieurs pétillants naturels de grande qualité, mais à très peu de vins effervescents faits en méthode traditionnelle (la même qu'utilisée en Champagne). Je pense que leur grande rigueur et leur grande pédagogie en font un site d'apprentissage exceptionnel pour la nouvelle génération de producteurs à venir. Cette bulle est un assemblage de plusieurs cépages locaux que j’adore ! Elle fonctionne autant à l’apéro qu’à table et peut très bien vieillir. Sinon, ils ont une cuvée un peu plus apéro, en style col fondo (comme certains proseccos), Plus Petit Que, à 31,50$.
La Roche 2023 du Domaine le Grand St-Charles (26,75$)
Blanc. Le Grand St-Charles est situé à St-Paul-d'Abbotsford, en Estrie. Martin est bien fier de nous dire qu'il est là où il fait le plus chaud au Québec ! Martin et Mylène sont à la base enseignants au secondaire. Ils ont racheté une cidrerie et ses vergers il y a bientôt 20 ans. Quelques années plus tard, ils plantaient leurs premières vignes. Martin a bien pris le temps d'apprendre son métier à la vigne et en cuverie avant de prendre le tournant bio/nature, mais ça s'est fait à partir de 2018. Leurs fils sont intéressés à joindre l'aventure familiale. Il ne reste plus beaucoup de cette magnifique cuvée de vidal, un beau vin blanc grand public, d’apéro mais aussi de table, sauf qu’il me semble qu’un nouvel arrivage devrait arriver bientôt. Ils ont également un pétillant naturel rosé dans le réseau, Farniente.
Bâtard blanc du Domaine Polisson (27,55$)
Hugo Grenon a travaillé comme géologue pendant plusieurs années, mais en faisant son cours de sommellerie, il a développé l'envie de faire pousser de la vigne. Il a longtemps cherché au Québec une terre sur une des rares intrusions alcalines où le PH des sols s'apparenterait à celui des sols riches en calcaire, ce que nous n'avons pas vraiment au Québec. C’est ce qu’il l’a amené sur cette magnifique terre à Oka sur un coteau sud avec vue sur la rivière des Outaouais. C'est un projet ambitieux : 5 hectares plantés d'un coup. Pour se financer, Hugo s'est lancé dans le cidre dès 2019, des cidres qui ont eu un superbe succès. En tout respect, Hugo s’est cherché un peu sur ses deux premiers millésimes, mais tout ce que j’ai goûté de lui depuis était de bonne qualité. Ses grandes cuvées parcellaires, La Cache et La Brèche, peu importe les cépages, sont magnifiques. Sur ces cuvées Bâtard, on est sur de l’entrée de gamme. Cette cuvée de blanc majoritairement composé de chardonnay, je l’ai bue samedi dernier et j’ai trouvé ça bien bon et parfait à l’apéro. Il a également un rouge de gamay et pinot noir à 27,55$ et un rosé des mêmes cépages à 26,75$.
Saint-Armand 2024 de Lieux Communs (21,95$)
Rouge. 250 bouteilles en 2018, des raisins trouvés ici et là, le tout vinifié dans un coin de la cuverie du Grand-St-Charles. C'est un long chemin qui les a menés à maintenant produire environ 30 000 bouteilles en 2022. Guillaume et Daniel étaient sommeliers du restaurant Damas (Daniel l'est toujours), Thibaud y était serveur (en finissant ses études en architecture) et Laurent chauffait des navires sur le St-Laurent. Le vin les unissait et comme plusieurs, il y a 5 ans, ils ont commencé à caresser le rêve de faire du vin au Québec. Acheter du raisin et le vinifier en ville, c'est assez habituel en Oregon et en Californie. Mais au Québec, avec le cadre réglementaire (très) rigide que nous avons, c'était pratiquement impossible. Ils ont également planté, en 2021, un hectare de vignes chez Polisson (je l'ai mentionné plus haut). Ils sont vraiment dans l'exploration, expérimentent beaucoup de choses, ce qui fait que les cuvées qu'ils font sont plutôt hétérogènes. Je ne m'aventurerai pas à définir un consommateur type de Lieux communs, parce que je crois qu'il peut y en avoir plusieurs et ça aussi, c'est cool. Cette cuvée est un rouge léger de lucie-kuhlmann qui a fermenté sur peaux de seyval, avec un peu d’ajout de vidal. C’est un rouge de soif avec une jolie trame tannique grâce aux peaux de seyval. Ils ont également un blanc de seyval au même prix de disponible. À noter que les prix sont très bas sur ces cuvées puisqu’ils ont été produits en collaboration avec le Domaine du Ridge qui a plutôt l’habitude de sortir des vins à 15-16 $ dans le réseau.
Raisin brin Maison agricole Joy Hill (28,45$)
Rouge. Julien et Justine ont acheté une terre pour y planter 10 hectares de vignes, un projet assez ambitieux. Les deux étaient déjà bien actifs dans l’industrie de l’alcool au Québec : Julien est fondateur de Glutenberg et co-fondateur d’Oshlag alors que Justine avait travaillé en agence d’importation de vin. Ils cultivent plusieurs viniferas : gamay, blaufränkisch, chardonnay, grüner veltliner, gamaret, melon de bourgogne, pinot blanc et riesling. Ils travaillent en lutte raisonnée et font des vins peu interventionnistes. Leurs rouges ont toujours des profils de fruits très charmeurs et des structures délicates. Je les classerais dans les bons rouges du Québec et surtout, grands publics. Assemblage de gamay et de blaufränkisch avec un peu de chardonnay. Ils ont également un blanc et un mousseux rosé dans le réseau. Ils achètent également du raisin (pas bio) pour faire des cuvées de négoce fermentées sur les peaux de leurs viniferas sous le nom de Pastoral (un blanc et un rouge).