Chaque jeudi, la SAQ met en prévente ses produits en ligne.
Voici ce que je mettrais dans ma caisse cette semaine.
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L’INFOLETTRE PUBLIQUE
Prévente en ligne du jeudi 10 avril
Arrivage en succursale prévu autour du lundi 21 avril
Cliquez ici pour avoir la liste des infolettres hebdomadaires déjà partagées.
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Je tente autant que possible de faciliter l'accès à cette infolettre pour donner envie aux néophytes du vin de s'y intéresser. Cela dit, il m'en coûte maintenant 1 800 $ par année de frais Mailchimp. Toute aide est le bienvenue. En échange, vous recevez cette infolettre à minuit le jeudi au moment où les vins deviennent disponibles. Ce n'est pas un abonnement, c'est juste comme donner un pourboire si vous aimez mon travail ! Je ne touche aucun autre revenu avec l'infolettre et celle-ci est libre de publicité.
Si vous désirez contribuer, vous pouvez le faire en cliquant sur le bouton ci-dessous, ou par virement Interac à infolettre.vincentsulfite@gmail.com (mot de passe : Vincentsulfite).
Contribution annuelle suggérée:
10 $ si vous achetez une bouteille une fois de temps en temps
25 $ si vous achetez pas mal tous les mois quelques bouteilles
50 $ ou plus si vous allez chercher pratiquement une caisse par semaine à la SAQ
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J’ai beaucoup réfléchi dans les dernières semaines à savoir si je voulais continuer cette infolettre. En toute transparence, les contributions volontaires ont fondu comme neige au soleil dans les deux dernières années, alors que je suis rendu à 2 200 $ d’abonnement Mailchimp annuel en raison du nombre très élevé d’abonné.e.s que j’ai.
Cette semaine, je fais le test de migrer vers une nouvelle plateforme d’infolettre. Elle n’est pas aussi complète au niveau des options de mise en page, vous allez donc forcément vous rendre compte des changements (j’trouve ça laite à date de pas pouvoir justifier le texte…à suivre).
Par la suite, il me restera l’option de rendre l’infolettre payante pour tous ou alors de tourner la page sur ces 7 années d’écriture. Cela dit, je n’aime pas trop l’idée d’avoir la pression de devoir rendre un service advenant que je la rendais payante. C’est pour quoi j’avais toujours encouragé la contribution volontaire où vous donnez selon votre appréciation de mon travail.
Vos commentaires sont les bienvenus, comme toujours !
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Des vins qui n'ont pas forcément besoin d'un repas
Mosel Riesling Trocken LS 2022 de Clemens et Rita Busch (28,35$)
Blanc. Rita et Clemens Busch travaillent leurs vignes en bio depuis une trentaine d'années, alors que pratiquement personne dans la région ne s'y aventurait à l'époque. Il faut dire que les pentes abruptes compliquent le travail à la vigne et que beaucoup cherchent des moyens de gagner du temps, d'où un recours généralisé à l'épandage de pesticides par hélicoptère. Les vins des Busch sont généralement de grands vins à laisser chiller en cave, notamment pour les sulfites qui vous sautent moins au visage à l'ouverture de la bouteille, lègue d'une façon de faire assez généralisée en Allemagne. La cuvée LS, pour low sulfur, veut donc dire que ce vin peut être considéré nature, car ce n'est pas mal qu'au niveau de la question du soufre que les vins de Clemens ne se qualifient pas normalement. Un riesling de la Mosel tendu, sec, électrisant, qui dégrisera quiconque qui se sent un peu fatigué et qui cherche à se réveiller. Vin prêt à boire, mais qui peut également être mis en cave sans problème !
OKR 2021 de Milan Nestarec (36$/1L)
Orange. Nestarec est un des visages les plus connus du renouveau des vins de la République tchèque. Il a repris les 8 hectares de vignes plantés par son père en 2001, dans le sud du pays, en Moravie. Macération d'entrée de gamme faite pour le plaisir et la soif, assemblage de chardonnay, grüner veltliner, sauvignon blanc et traminer.
Pop COZs de Da Cruz et Tiago Teles (28$)
Orange. J’aime beaucoup les vins de Tiago Teles ; on les travaillait au Candide. Tiago ne vient pas du milieu vinicole : il a plutôt commencé par l'écriture sur le vin (c'est mon idole en fait). Son approche a été de vouloir faire ressortir la fraîcheur de l'Atlantique. Cette cuvée est en collaboration avec Antonio Marques da-Cruz. Macération de vital (cépage que je ne connais pas du tout).
Romo 2020 du Domaine des Huards (28,90$)
Blanc. Eh oui, encore le Domaine des Huards. Mais, FUN FACT pour impressionner sa date : on a créé l'appellation Cour-Cheverny en Loire seulement pour le romorantin, cépage qu'on ne trouve qu'à cet endroit. Romo c'est un vin parfait pour l'apéro, sur des notes de miel (mais pas sucré pour autant).
Régnié 2023 d'Antoine Sunier (32,25$)
Rouge. Ward & Associés représente deux domaines distincts, de deux frères, Antoine et Julien Sunier. De ce que j'ai goûté des deux, Julien fait des vins du Beaujolais dans le style de Yann Bertrand, Karim Vionnet, Georges Descombes, alors qu'Antoine fait des beaujolais avec beaucoup de complexité et de profondeur, un peu comme ceux de Foillard et de Chamonard. Macération carbonique de 8 à 10 jours, élevage à moitié en fûts et l'autre moitié en béton, léger sulfitage à la mise. À ce prix-là, on en prend plusieurs.
Des bulles, ça se boit à l'apéro, à table, en fin de soirée ou bien ça se met en cave
Crémant du Jura du Domaine Jean Bourdy (29,75$)
Crémant. Lors du dernier arrivage de 021, je notais la nouvelle étiquette pour ce classique ainsi que la baisse du taux de sucre résiduel passant de 12 à 5 grammes par litre ! J'aime beaucoup les vins de la famille Bourdy. Il s'y fait des vins de grand plaisir qui sont un peu une valeur sûre en SAQ. Cette cuvée de chardo, vinifiée en méthode traditionnelle, est vieillie un an sur latte, ce qui permet d'aller chercher la texture des lies. Ce que j'aime beaucoup de ce crémant c'est son aromatique : beurre, miche de pain, un peu levuré. Mettre le nez dans son verre est déjà super annonciateur du plaisir à venir.
Bouzy Grand Cru Les Parcelles Extra Brut de Pierre Paillard (97,50$)
Champagne. Nouvel arrivage de Champagne d'artisans, encore une fois représenté par Dame-Jeanne. Antoine et Quentin Paillard constituent la 8e génération familiale à s'occuper du domaine viticole, et ce, depuis 2016. Les 11 hectares de vignes se situent sur le terroir de Bouzy. Ils travaillent en lutte raisonnée à la vigne alors qu'au chai, les doses de soufre sont faibles et les élevages, longs. Cette cuvée est produite principalement à partir de la récolte de 2019 avec un 20 % de vin de réserve. 70 % pinot noir et 30 % chardonnay. 3 ans d'élevage sur lattes et léger dosage à 1g/litre.
Des vins qui s'apprécient davantage autour d'un plat
Saumur Les Moulins 2022 du Domaine Guiberteau (34,50$)
Rouge. Guiberteau, ce sont des vins précis et droits, mais surtout splendides. Je préfère le préciser, parce que ce n’est pas tout le monde qui cherche à boire des trucs un peu plus droit (moi oui). Le genre de domaine qui produit des vins que t'as certainement envie de coucher pour leur laisser le temps de bien se placer et ainsi démontrer la profondeur du terroir d'où ils viennent. Romain Guiberteau est en bio et très peu interventionniste au chai. Il fait du chenin et du cabernet franc de feu. Cuvée parcellaire de cabernet franc avec élevage en fûts, à ne pas manquer ! Leur grande cuvée de chenin Clos des Carmes 2020 sort également à 121,50 $.
Côtes du Rhône Le Temps est venu 2022 de Stéphane Ogier (23,65$) Blanc. Stéphane a repris le domaine des mains de son père en 1997 après avoir travaillé en Bourgogne, où il a appris à faire des vins en finesse et en élégance. Il a agrandi le domaine en mettant la main sur des tops parcelles à Côte-Rôtie et à Condrieu, entre autres. Petite cuvée d’entrée de gamme ici de multiples cépages blancs. Ça donne généralement des blancs gras, peu acides, très l’fun à table, mais too much pour le crabe mettons.
Des bouteilles plus rares à boire maintenant ou à faire vieillir
Munjebel 2021 de Frank Cornelissen (57,25$)
Rouge. Frank est un autodidacte qui n'a rien voulu savoir d'aller apprendre chez d'autres, il a préféré faire ses propres erreurs et apprendre de celles-ci. Il travaille aujourd'hui 19 hectares sur l'Etna. Fait très intéressant : il passe une première fois au début d'octobre vendanger en faisant du cherry picking de ce qui est un peu moins beau pour que ses plus belles vignes concentrent les derniers sucres sur les meilleures grappes et ainsi faire ses grandes cuvées. Munjebel, c'est le fruit du 2e passage, mais c'est la cuvée non parcellaire de ses grands vins. Les parcellaires sont pas mal plus dispendieux. Il travaille uniquement en cuves de fibre de verre, ce qui fait que les tannins sont généralement assez serrés en jeunesse. Je recommande un bon vieillissement en bouteille pour laisser le vin s'assouplir de lui-même.
Chablis Les Serres 2022 du Domaine Oudin (53,75$)
Blanc. Nathalie et Isabelle ont grandi à Paris, mais dans les années 90 elles ont décidé de retourner à Chablis où leur grand-père avait un domaine. Ce retour à la terre n'a pas été facile et elles ont pu bénéficier de l'aide d'un voisin, Gérald Pic. Au total, elles s'occupent d'un peu moins de 10 hectares, avec Nathalie davantage à la vigne et Isabelle, au chai. Travail en levures indigènes, de lents pressurages et des vinifications uniquement en inox, avec de longs élevages et très peu de sulfites. Cette cuvée provient d'une parcelle de 1,3 hectare à Vaucoupin sur des sols riches en cailloux calcaire. Le vin fait 24 mois d'élevage en cuve. MÉCHANT BEAU VIN DE CRABE !
Kaefferkopf Grand Cru 2012 du Domaine Geschickt (49,75$)
Blanc. Domaine avec lequel on aime bien travailler au Candide. Ils sont situé à Ammerschwir près de Colmar, sur la route des vins. Les raisins étaient autrefois vendus à la coop et dans les années 50, le père de Bernadette (mariée à Jérome) commence à embouteiller du vin. Ils reprennent sur les traces du Papa et ont passé de pères en fils/filles depuis. C'est aujourd'hui, Arnaud, Frédéric et Aurélie qui s'occupe du domaine. Ils sont en biodynamie depuis 1998. Assemblage de 60 % gewurztraminer, 30 % riesling et 10 % pinot gris.
Venezia Giulia Slatnik 2022 de Radikon (66$)
Orange. Difficile de parler de vin orange et de vin nature dans une même phrase sans éventuellement faire référence aux vins de Radikon. Leurs vignes sont situées à la frontière de la Slovénie, mais du côté italien, dans le village d'Oslavia (Frioul). Ils travaillent en bio et font du blanc de macération depuis 95. Cette cuvée est une macération de 10 jours composée à 80 % de chardonnay et 10 % de friulano, élevée 12 mois en botti de chêne slavonien. Je m'attends à une macération moins puissante que leurs autres cuvées qui font un temps sur peaux beaucoup plus long. Leur rouge de merlot RS 2022 à 66 $ sort également (clin d’oeil à Sideways).
Pinot noir 2023 de Christian Binner (47,75$)
Rouge. Christian Binner est un nom assez connu dans l'univers du vin nature. Ses vins se retrouvent sur pas mal de cartes de vins d'établissement offrant un choix plus naturel. Il travaille 15 hectares de vignes en biodynamie en Alsace, à Ammerschwihr. Vieilles vignes de pinot noir, raisins macérés 3 semaines avant de faire un élevage en vieux foudres. Mise en bouteille directement du fût.
Des cuvées qui méritent un temps d'attente pour se dévoiler
Saint-Romain Perrière 2021 de Marthe Henry (112,75$) Blanc. Marthe Henry Boillot a repris le domaine de son grand-père Pierre Boillot en 2013. Elle a d'abord travaillé comme journaliste à Paris avant de décider de revenir à ses souches familiales, à Meursault. Elle est allée suivre sa formation à Beaune et a notamment travaillé chez un vigneron que j'adore : Jean-Yves Devevey. Autre grosse cuvée qui sort cette semaine : Savigny-les-Beaune Les Guettotes 2021 à 97,75 $.
J'ai naïvement débuté cette infolettre en 2018. Je pensais que ça durerait un temps, mais finalement, j'ai abandonné ma maîtrise, accepté un poste en sommellerie au Restaurant Candide que j'aurai gardé plus de 5 ans, publié un livre, Supernaturel, tourné la série documentaire du même nom avant de faire l'ultime pas dans le monde du vin, devenir vigneron en 2021. Mes partenaires, Félix et Laurence, et moi cultivons 7 000 vignes à Bécancour, sous le nom de Très-Précieux-Sang, et nous produisons des vins biologiques et nature.