La compote de Côme #204
Un hôtel, un poulet et des hommes dégueulasses.
Du dimanche 22 décembre au dimanche 29,
J’ai lu :
Get in the Van - Je crois que c’est l’ami Tony, par ailleurs aux excellentes infolettres (voir ci-après) qui m’avait recommandé ce bouquin d’Henry Rollins, dans lequel le chanteur du groupe de punk hardcore Black Flag y raconte sa vie en tournée. C’est tout à fait ça, et sans rien connaître à la musique du groupe j’ai assez vite accroché à ces descriptions (en style assez épuré) de ces nuits à dormir à même le sol, sans trop savoir si on aura à bouffer, où on ira demain, et à se remettre de concerts où la violence et le mépris envers le groupe est loi. Dans de telles circonstances, ce n’est pas très étonnant qu’une bonne partie du livre consiste aussi à la retranscription des pensées et fantasmes les plus sombres de Rollins, ce qui m’a paru bien plus ardu à lire. En tout cas, deux choses sont sûres : parfois une thérapie serait sans doute plus utile qu’un bouquin, et il n’y a pour moi plus rien de glamour dans cette vie-là…
The Agents of C.L.A.M. - Parfois il n’en faut pas beaucoup pour me contenter : un jeu de mots lamentable dans le titre, c’est pas mal, mais quand il s’accompagne d’une petite astuce mécanique, c’est encore mieux ! En l’occurrence, ce petit jeu pourrait n’être qu’une parodie de jeu d’espionnage, vibe années 60, mais le fait que les joueurs décident eux-mêmes de ce que signifie l’acronyme du titre (par exemple “Center Leaning Against Machines” ou “Clan of Loud and Angry Mothers”) change tout… d’autant plus que ces quatre mots, choisis donc par les joueurs, constitueront les 4 attributs du jeu. Sur le papier, ça donne dès lors un jeu protéiforme, qui parodie bien le genre de l’espionnage mais sous tellement d’atours potentiels que ça en devient très réjouissant !
Le Legs de Saint-Aymond - Depuis que j’ai appris que Cédric Ferrand a honteusement plagié Deux Étés, mes avocats étaient sur les dents, et ils viennent de m’apporter la preuve irréfutable des méfaits de ce soi-disant auteur. Le type est tellement pas inspiré qu’il prend le système d’un jeu pour réinventer l’univers d’un autre jeu, bonjour l’angoisse… J’arrête là la parodie car l’ami Cédric est diablement doué et je comprends mieux en lisant ce Legs qui marinait depuis des années et est enfin sur le point de sortir pourquoi Deux Étés en est la réponse parfaite, sans tout à fait le savoir… Les deux jeux ont le même point de départ, celui de la France rurale des années 1990, mais là où je n’avais que quelques très vagues souvenirs à offrir à mon lectorat on sent dans chaque paragraphe que pour Cédric c’est du vécu et chaque personnage secondaire, chaque anecdote sonne diablement vrai (en même temps, il est capable de faire pareil pour des histoires de gardes moyenâgeux ou d’ambulanciers futuristes, alors va-t-en savoir). Sur le fond, je suis moins apte à juger, n’ayant jamais été attiré par Nephilim, ses secrets emboîtés et son lexique ésotérique, et étant avec le temps de moins en moins friand des scénarios pré-écrits. Mais si tu cherches un jeu qui mêle nostalgie, ode à la campagne et soupçons de magie, c’est clair que tu ne trouveras pas mieux que Le Legs de Saint-Aymond ! Et je ne dis pas ça uniquement parce que mes avocats ont négocié 25% des droits d’auteur.
Dice Forager - Il parait que Dice Exploder est un super podcast qui décortique des mécaniques de jeu de façon passionnante mais je n’ai jamais pris le temps de l’écouter ; en revanche j’ai pris le temps de me pencher sur ce Dice Forager dans lequel l’auteur du podcast nous offre une poignée de petits jeux de rôles accompagnés de commentaires plus ou moins détaillés sur des choix mécaniques faits dans chacun d’entre eux. Chacun d’entre eux est à ranger dans la case « intéressant sans plus » (un jeu ) la Blade Runner, un GN sur la nostalgie à jouer potentiellement tout nu, une version revisitée de Space Fam dont je te parlais il y a quelques mois et un hack de For the Queen) mais c’est les lire à l’aune du commentaire lié, je crois, qui leur donne leur intérêt. Ça aide à comprendre ce qu’ils font là, ensemble : ils présentent un quatuor de créations imparfaites mais totalement sincères, et c’est toujours bien plus convaincant que dans l’autre sens.
Dead Halt - Je ne sais pas pourquoi tout au long de ma lecture de Dead Halt, j’étais persuadé de l’avoir déjà lu, mis à part ma relation problématique avec les produits culturels rôlistes ; peut-être parce que la confusion est aisée pour un objet qui se revendique mélange improbable entre jeu dans un hôtel, jeu cyberpunk et jeu de multivers chelou. De ces 3 bouts, c’est sans doute le premier (à mon grand regret) qui est le moins mis en avant, l’hôtel dans lequel les PJ déambulent n’étant au final qu’un nexus dans lequel chaque étage peut ouvrir sur à peu près n’importe quoi et où le bar de l’hôtel, tenu évidemment par un robo-barman, remplit la fonction qu’aurait la taverne dans une autre configuration. Malgré tout, le mélange un peu gonzo de Dead Halt m’a convaincu et en fait sans doute un bon jeu d’initiation pour les adeptes d’aventures bizarroïdes !
The Gunslinger - Plusieurs jours à être cloué au lit et à enchaîner les insomnies m’ont permis de traverser, dans un état un rien second, ce volume dont j’avais des souvenirs troubles, comme un retour aux sources. Je me souvenais de ce premier tome du cycle de La Tour sombre comme d’un peu verbeux et pas très intéressant, assez aride à la fois dans son décor et ses péripéties ; le relire quelque chose comme 15 ans plus tard me permet de mieux apprécier le ton romantique désespéré du roman, qui te fait comprendre à toutes les pages que tu mets les pieds dans un monde différent au moment où il est en train de mourir, jetant au vent les derniers souvenirs douloureux d’un héros en fin de course. Il se passe singulièrement plus de choses dans ce tome 1 que dans mon souvenir (qui en avait surtout retenu l’immense première phrase, et sa conclusion) et, connaissant à présent la fin de la saga, j’ai été étonné de constater que toutes les graines étaient déjà là, n’attendant que de germer 7 volumes plus tard… J’ai à présent hâte de continuer la route avec Roland et de constater ce qui est à la fois semblable et différent le long du parcours !
J’ai vu :
Linda veut du poulet - N’étant pas un parent qui recule devant la défaite, j’ai cette semaine à nouveau tenté de montrer à ma fille un film d’animation pas tout à fait de son âge : étant donné qu’elle m’a demandé de le revoir dès le lendemain, je crois que cette fois-ci ça a marché ! Et je la comprends, car il y a deux lectures à Linda veut du poulet : la première, c’est celle d’un film coloré dans lequel des enfants se mettent en quête d’un poulet et créent un joyeux bazar qui se termine en fête générale dans la cité. La deuxième, moins accessible sans doute pour Madeleine, c’est celle d’un monde où les adultes sont ralentis par leurs soucis, leurs deuils, leurs inadéquations sociales, et où il faut une grève générale pour qu’on se reconcentre sur ce qui est important. À quelque hauteur que ce soit, c’était vraiment un beau film, pas du tout en faveur du végétarisme mais complètement pour la construction d’une micro-utopie entre deux blocs de béton.
Loups-garous - Pour nous sauver du pire Noël jamais passé, dû en partie à une triple grippe carabinée, il a bien fallu qu’on se rabatte sur une bêtise et ce fut celle-là : moi qui n’aime plus trop Les loups-garous de Thiercellieux, notamment à cause de ses multiples rôles compliquant tout et de sa mécanique éliminatoire bien trop punitive, j’étais curieux de voir comment ça pouvait se traduire dans une partie sur 10 jours comme le promettait l’affiche. Eh bien ma foi, ça tient plutôt bien, grâce à un montage qui joue avec nos nerfs et le suspense de façon assez efficace et sans trop tricher (mais malheureusement sans éviter les redites, de plus en plus nombreuses au fil des épisodes) mais aussi grâce au concept même, celui d’une télé-réalité ou pour une fois ce qui fascine n’est pas la bêtise des candidat•es mais leur capacité de déduction et surtout, leur potentiel de machiavélisme. Un chouette divertissement donc, uniquement plombé par le ton faussement cool et jeune de la voix off et des deux présentateurs qui viennent faire coucou de temps en temps, j’imagine pour justifier leur cachet car sinon totalement inutiles.
La Nuit du 12 - Il y a quelque chose dans ce film qui résonne terriblement après l’affaire Pélicot, après qu’un groupe Telegram de plus de 70 000 membres (ce n’est pas une faute de frappe) ait été découvert en Allemagne autour des mêmes idées, après qu’un violeur probablement pédophile ait été élu président des États-Unis, et j’en passe… Bref, le monde ne s’est pas amélioré pour les femmes depuis la sortie de La Nuit du 12 en 2022 et son message doit encore plus être entendu : celui que, pour paraphraser un des personnages du film, les atrocités commises envers les femmes ont toutes un coupable mais que son identité est presque sans importance puisqu’il pourrait s’agir de n’importe quel homme, de tous les hommes, surtout ceux dont on pense que jamais ils ne pourraient faire cela. Au-delà de ces considérations glaçantes, La Nuit du 12 mérite sa très bonne réputation avec sa mise en scène sobre et ses acteurs (majoritairement masculins, de façon tout à fait délibérée) tous excellents (et souvent haïssables), et son récit d’enquête délibérément frustrant car au final, ce n’est pas un coupable mais un système qu’elle révèle.
J’ai joué à :
Snake Pass - Comme j’en parle ici, je me suis relancé dans un jeu sans fond, à savoir Stardew Valley, et ça ne m’aide pas pour remplir cette rubrique de la compote ! Mais une pause s’imposait cette semaine dans le jeu le plus capitaliste des jeux qui font semblant de ne pas être capitalistes et j’ai jeté mon dévolu sur ce Snake Pass où tu contrôles un serpent qui se faufile à travers des niveaux de plus en plus casse-gueule, dans une 3D pas très jolie (mais bon, on n’est pas là pour le décor, honnêtement). Le jeu n’est pas évident à prendre en main, de par la sinuosité de son protagoniste dont on n’a pas vraiment l’habitude en jeu vidéo, mais ensuite c’est assez plaisant, avec néanmoins quelques passages assez frustrants dans les derniers niveaux (mais bon, on est vers la fin donc il faut que ce soit difficile, je le comprends). Il y a de plus et comme souvent tout un aspect collectionnite et trucs cachés dans le jeu qui m’a intéressé au début mais vis-à-vis duquel j’ai fini par lâché l’affaire car ça rendait un jeu difficile bien au-delà de mes capacités ; et bon, j’étais déjà dans ma tête en train de passer à un autre jeu, franchement.
J’ai écouté :
The Definitions, Tell Me How It Begins - Alors au début il y a cette chanson de Mickaël Mottet, face B (2e chanson de la tracklist) d’un single sorti uniquement au Royaume-Uni par un chanteur alors encore moins connu qu’aujourd’hui, inutile de te dire qu’on allait loin dans l’underground. Et puis une sorte d’album mutant, décontraction géante de cet unique morceau, a vu le jour beaucoup plus tard : s’agissait-il là des sessions d’enregistrements dudit morceau, ce qui paraissait douteux au vu de la tendance de chacune des 10 pistes à se lancer sur un riff de quelques notes avant de l’entonner en boucle jusqu’à la folie ? Alors peut-être que c’était des improvisations de fin de session, quand tout le monde n’en peut plus et se lâche, mais c’est un peu trop propre pour cela ? Ou alors, à en croire le texte d’explication un peu obscure qui accompagne l’album sur Bandcamp, c’est une excroissance OuMuPienne sortie du cerveau de Mickaël et ses complices, une volonté délibérée d’étirer quelques minutes de musique jusqu’au quasi inaudible, ce qui semble déjà plus crédible ? Le jeu devient alors de tenter de suivre le délire : recomposer la chanson d’origine à partir des bribes identifiées dans ces longues plages semi-improvisées, ou deviner vers où chacune des 10 explorations nous mènera au final. À part dire qu’il s’agira à chaque fois d’une fureur plus ou moins contrôlée entre free jazz et rock expérimental, on sera perdant à tous les coups.
L’arrière-queer de Milouch :
Deux ou trois choses dont je suis sûre de Dorothy Alison
J'avais beaucoup aimé la force et l'intensité de Les femmes qui me détestent de Dorothy Allison !
J'avais donc bien envie de retrouver ce verbe dans un autre de ses livres et je n'ai pas été déçue ! Deux ou trois choses dont je suis sûre est plus centré sur la famille d'Allison et sur la découverte de son lesbianisme. C'est un livre où se mêlent les récit familiaux fracturés et une envie absolue de fuite. Il m'a beaucoup fait penser à Just Kids de Patti Smith (la fame en moins) rempli de cette fièvre, de ce malaise dont on ne sait comment se dépêtrer. C'est aussi un livre qui sait mettre en avant les femmes de la famille de Dorothy Alison et replacer sur le devant de la scène celle que le patriarcat a cherché à bouffer jusqu'à la corde. C'est un livre juste, sensible et intense. Tout ce qu'on est en droit d'attendre de Dorothy Alison !
Et toi :
Cédric : J’ai lu Deux Étés et en effet c’est bien mieux que mon jeu tout nul qui
Le FerryVerse
À la base, c'était une série télé belgo-néerlandaise intitulée Undercover sortie en 2019 qui, l'espace de trois saisons de 10 épisodes chacune, racontait comment un flic belge et une flic néerlandaise s'infiltraient dans l'entourage de Ferry Bouman, le caïd à la tête d'une organisation inondant la région de ses pilules de MDMA. Sauf que contre toute attente, Bouman ne vit pas dans le luxe ostentatoire : il se contente d'être le roi d'un camping populo dans
le Limbourg, une région belge limitrophe avec les Pays-Bas. Pour bien mentir, les deux flics vont s'installer au camping, faire croire qu'ils sont un couple et se rapprocher de Danielle, la compagne de Bouman qui travaille comme coiffeuse. Évidemment, l'enquête des deux flics va être complexifiée par leur fausse vie de couple, les mensonges, les entorses à la loi... C'est de la bonne télé policière, tout en dégradé de gris. Mais assez vite, le spectateur est amené à plus s'attacher à ce gros benêt de Ferry qu'aux flics qui essayent de le coincer. C'est un procédé bien connu : on vous montre un criminel commettre des atrocités, mais en vous détaillant sa vie quotidienne, ses espoirs, ses déceptions, le spectateur finit invariablement par développer une étrange empathie pour un type qui est objectivement détestable.
En 2021 a donc été lancé le film Ferry, une histoire se déroulant avant la série Undercover qui explique comment Ferry est passé d'homme de main à dealer. Le spectateur a pu constater que Ferry n'est pas le mal incarné, qu'il y a un petit cœur qui bat derrière tout ça et qu'il est bien évidemment le produit de son environnement toxique. Constatant que ce personnage était encore riche, en 2023, la série Ferry a été diffusée. En 8 épisodes, elle fait le lien entre la fin du film de 2021 et la série Undercover. Ferry magouille, Ferry grandit, Ferry fascine.
Et pour finir 2024, un second film Ferry vient d'être diffusé sur Netflix. Celui prend place après les événements de la série Undercover
et raconte comment Ferry est obligé de sortir de sa retraite vraiment pas dorée pour remettre les couverts dans le trafic de drogue afin de sauver les miches de sa nièce Jezebel.
Bref, d'une simple histoire de flics infiltrés qui devait tenir une saison et qui s'inspirait de faits réels, on est passé à un véritable FerryVerse proposant une plongée de plusieurs dizaines d'heures dans le monde interlope de l'ecstasy néerlandophone. Parce que oui, il faut regarder cette saga dans sa langue d'origine pour en découvrir la richesse sonore. Tout cela tient par la force de Frank Lammers, qui incarne un Ferry Bouman avec une bonne bouille de tonton beauf qui vous fait honte aux repas de famille avant de switcher en un clin d'œil à un criminel sans merci. Et tout ça non pas pour dominer le monde, mais juste pour rester le roitelet d'un camping même pas paradisiaque.
Et toi, qu’as-tu compoté cette semaine ?
Par ailleurs :
- La fin de l’année, c’est toujours chouette car il y a généralement une infolettre de Tony Papin, ce qui signifie plein de liens incroyables : par exemple ce compte qui recense les choix décoratifs dans les cabinets de psy, ces photos de passeport grand angle, de la musique classique avec des trains, ce tube qui aurait pu figurer en fin de compote, et j’en passe…
- J’ai à peine eu le temps de me remettre du formidable manifeste pour des jeux chelous de Zeph & Ramo qu’ils sortent une nouvelle vidéo, bien plus courte, qui plonge dans les racines et ramifications d’une secte cheloue où se mêlent lesbianisme, course vers une tradition fantasmée et jeux vidéos méta sur ZX-Spectrum.
- Je crois que je ne pourrai pas mieux clore cette dernière infolettre de l’année qu’avec des sandwiches qui tournent.
Des bises
et peut-être à dimanche prochain, si tu aimes les gens qui dansent.
Post-scriptum
C’est la dernière compote de l’année, et si tu me lis depuis un moment tu sais que ça veut dire que bientôt je vais te faire un condensé des 52 épisodes précédents et te dire ce qui a été chouette pour moi en 2024 ! Culturellement, j’entends, parce que sinon c’était assez nul.
Mais comme j’aime bien aussi te laisser la parole, n’hésite pas à m’envoyer une petite bafouille, même très courte, sur un livre ou un film (ou autre) qui t’a marqué.e cette année, ça me fait toujours plaisir de faire un best-of des lecteur·ices ! Y en a même qui ont déjà commencé, dis donc.
À l’occasion de ma période d’essai sur la plate-forme Mubi (seule plateforme permettant le visionnage d’un film que je cherchais ardemment: Blutsauger - une comédie Marxiste de vampires… film plutôt… intéressant! J’ai hésité d’en parler ici mais le style du film lent, théâtralisé n’est pas pour tout le monde. Sur cette plateforme j’ai l’instant d’après découvert Life is not a competition - but i’m winning)
Un court docu-reportage autour du genre dans les Jeux Olympiques, d’un point de vue historique et centré sur l’athlétisme. Un beau récap de l’histoire des JO sous un nouveau point de vue : entre témoignages de femmes et personnes trans, et archives vidéo historiques.
On y apprend que les premières épreuves féminines de tous les temps (!) ont eu lieu en… 1928. Pour être ensuite interdites, sans raison valable (je vous laisse découvrir ce sur quoi s’est focalisé les médias, plutôt que sur la médaillée d’or Lina Radke). On apprend aussi que le rituel de flamme olympique fut instauré par… les nazis. On y entend des témoignages de femmes trans sur leur vécu actuel, et ce que cela peut apporter de positif auprès des femmes cis (une histoire de 1re et 2e ligne de départ de course !) On découvre Stella Walsh, LA coureuse la plus connue de son époque… aujourd’hui effacée de l’Histoire pour une raison biologique dont elle n’était probablement pas elle même au courant. On a un rappel sommaire mais juste de l’évolution des « certificats de féminité » et autres tests médicaux invasifs (et à conséquences) pour déceler ou « rétablir » un taux de testostérone « trop élevé » chez les femmes (souvent noires) qui « réussissent trop bien »… sans remettre en question le pendant masculin de cette question, avec l’exemple de l’homme le plus médaillé du monde et sa génétique supérieure aux autres hommes. Il y a quelques autres anecdotes, qui font grincer des dents ou bien sourire.
C’est un très bon reportage d’une durée de 1h20, que je recommande chaudement , même si on ne s’intéresse ni aux JO ni au sport. Car les JO ne sont jamais une « compétition sportive » uniquement, il y a bien plus. Je ne dirai rien à propos des questions géopolitiques, ni de l’éthique ni des désastres écologiques, qui ne sont pas le sujet ici (même si je vous conseille tous les reportages à ces sujets !)
Dans le cas de ces personnes marginalisées, il s’agit de visibiliser, inspirer, donner de potentielles représentations à de jeunes personnes et… habituer le reste du monde à l’existence de ces corps, ces genres, ces athlètes. Car tout comme les stades sont construits sur des bases bancales qui se désagrègent au fil du temps, les normes sociales de genre le sont aussi. « Nous nous infiltrons dans les fissures » :)
Ça a l'air trop bien ! Si ça te va je vais le mettre au courrier des lectrices de ce dimanche pour booster un peu la recommandation :)