La diversification alimentaire
Il faut parfois manger ses brocolis de tradi
Cher Côme, je t’écris d’une gare particulièrement moche ! D’ordinaire, j’aime bien les gares. Ce sont souvent des lieux un peu vieux, où affleurent des débuts de ruines et qui sont quasiment toujours situées dans des parties intéressante des villes. Celle d’où je t’écris actuellement ne possède aucune de ces 3 caractéristiques. Je peux donc me plonger toute entière dans cette lettre.
En ce moment, je réfléchis sur la diversification alimentaire appliqué au jdr. Alors, je n’ai pas d’enfant (vous vouliez du scoop, explorations des frontières vous en livre par paquet de douze) mais j’ai un peu entendu parler de cette phase de diversification alimentaire où l’on vient proposer à l’enfant des aliments autre que le lait histoire d’élargir un peu ses horizons alimentaires (mes compétences sur le sujet s’arrête un peu près par ici).
Et je me demande si des parallèles ne peuvent pas être fait avec ce qui alimente notre écriture en jdrie. En effet, comme parfois, il faut se retrouver seule dans une gare moche pour atteindre plus vite sa destination, je m’interroge sur ce qu’on peut lire (ou même se forcer à lire) pour nourrir notre imaginaire, notre game design et qui ne serais pas dans nos lecture habituelles (vous vouliez de la métaphore et du lien acrobatique ? J’ai ça aussi).
Cette interrogation m’est venu par le biais de la hardcore medieval era dans laquelle je suis plongée depuis quelques temps. En effet, je consomme, j’écris (un peu) pas mal de chose liés aux mondes médiévaux (au sens large) en ce moment. Ça vire un peu à l’obsession et dans cette obsession, il y a des choses que je fais avec facilité et plaisir : comme écouter les podcasts de passion medieviste par exemple et d’autres que je fais avec un peu plus de difficulté / plus en prévision d’un usage futur : lire Le Merlin en prose par exemple.
Lire ce livre était un peu ardu (notamment parce que je n’ai pas le bagage universitaire requis). Et sans que ça vire au sacerdoce, je me forçais un peu en me disant que l’avoir lu pourrait me servir à comprendre d’autres textes (qui m’intéressent plus) / pourrait nourrir de futurs écritures. Je mangeais donc mes choux de bruxelles pour récolter de jolies tomates (ah je vous auraient prévenu, c’est festival de la métaphore aujourd’hui).
J’ai eue une sensation un peu semblable (même si c’était beaucoup moins ardu et bien plus appréciable) en lisant Une nouvelle histoire du Moyen-âge de Florian Mazel. Je me disais que la aussi lire ce texte austère sur le moyen-age me permettrait d’acquérir des bases et de comprendre d’autres textes dont les sujets m’intéressent un peu plus (au hasard les questions queer à l’époque medieval). Textes dont je pourrais peut-être me servir dans des projets d’écriture futur… Cependant ! Ce qui partait au début comme un petit sacerdoce c’est au fur et à mesure du temps transformé en une lecture plus qu’agréable et maintenant, j’attends avec hate de pouvoir me replonger dans le bouquin. Comme quoi, parfois on peut se mettre à apprécier les choux de bruxelles…
Et le jdr dans tout ça ?!
Et bien il m’est arrivé de nombreuses fois d’aller lire ce que d’autres avaient écrit sur des sujets que je souhaitais aborder (c’est un peu la base quand je commence une écriture)… Ce ne sont que rarement des lectures désagréables mais à chaque fois, cela relève d’une démarche active pour essayer d’élargir son horizon.
Du coup, je me demande si je ne devrais pas lire des grands classique comme D&D que je n’ai jamais ouvert (et que peut être soyons folle, je me mettrais à apprécier) ou même essayer d’en faire une partie pour voir ce que ça donne… Des essais plus à but d’investigation que de plaisir (ce qui peut sonner paradoxal pour un loisir).
Voici deux choses que j’aimerais bien aller regarder dans d’anciens jeux :
En ce moment, je me questionne pas mal sur la manière dont pouvait être représentées les personnes queer dans d’ancien jeux. De ce que j’ai pu voir c’était pas bien folichon mais j’aimerais bien aller voir plus en détails voir essayer de faire une petite bibliographie comparée. Ça serait intéressant et je pense qu’on pourrait en faire émerger quelques dynamiques. Et même si je pressens que je vais tomber sur des tombereaux de clichés queerphobe, peut être y aura t’il quelques pépites à l’horizon. Si vous avez ce genre de pépite d’ailleurs, ça m’interesse !
Et une autre chose que j’aimerais bien regarder, c’est la manière dont sont gérés les combats. C’est une terra incognita assez importante pour moi. Aucun de mes jeux ne mettant l’emphase sur l’affrontement physique. Du coup, comme pour la représentation queer, je suis assez tentée par la constitution d’une étude biblio sur le sujet. Qui sait peut être que j’y trouverais des choses intéressantes… Pour ces aspects la, j’ai de l’espoir (en tout cas plus que pour la représentation queer).
Avant de poursuivre, quelques avertissement sur la diversification alimentaire fournis par l’assurance maladie (on a des sources sérieuses ici) :
Si votre enfant refuse un aliment, n'insistez pas et proposez-lui à nouveau le lendemain ou quelques jours après. Ses goûts évoluent. Donc on prend son temps, on ne se force pas outre mesure. Personne ne viendra hurler sur votre épaule si à 22 h vous avez la flemme de lire Giron le courtois
Variez les aliments et apprenez-lui à découvrir de nouvelles saveurs. J’en avais déjà un peu parlé dans une précédente infolettre mais on essaye d’élargir ses horizons et peut être que oui, on peut ce le lire ce Livre des monstres de Pathfinder 2 si ça se trouve, ça sera bien !
Évitez tout conflit pendant le repas qui doit rester un moment d'échange et de plaisir. En gros, on reste chill
Je connecte un peu ces questions d’inspirations et de recherche avec ce que tu disais sur ta productivité et le nombre foisonnant de tes jeux. Je pense déceler quelques grandes lignes de forces dans ton travail mais je serais assez curieuse de voir le processus de documentation associé ! (je crois avoir déjà quelques éléments de réponses mais je suis avide de plus)
ACAB °|~*] LJDPP [*~|° ACAB
Je ne ferais aucune remarque sur le contenu du livre présenté précédemment et je resterais tout à fait neutre devant le métier qu’il représente… Néanmoins, très très belle découpe de forme !!
Alors aujourd’hui, je vous montre LA RELIURE !
Il s’agit du premier livre que j’ai vu où l’on m’a dis : « regarde, la reliure elle est stylée ! »
J’étais en stage de 3ème aux archives départementales. Pas forcément la première cible d’un⋅e adolescent⋅e pour un stage mais écoutez, j’avais bien aimé ! 1 Exception de faite l’ambiance d’entre soi masculin qui régnait dans le service où je travaillais et qui clairement, n’étais que le début d’une longue descente aux enfers vers des environnement de travail toujours plus patriarcaux.
Et mon maitre de stage m’avais montré ce livre :

Alors, je triche un peu, ça n’est pas exactement ce livre ci mais la reliure est sensiblement la même
Il s’agit d’un recueil d’enfants abandonnés. Et la reliure a vraiment de la gueule. On parlait dans la précédente lettres de gens qui veulent imiter les vieux livres mais la, c’est un modèle de ouf pour ça. J’ai un faible non feint pour les « petits » clous permettant de protéger le cuir lorsque le livre est posé à plat. C’est une mesure de protection qui confine au tendre et au badass.
Mais le plus beau (qu’on ne voit pas ici parce que ça n’est pas exactement ce livre-ci) c’est qu’à l’intérieur pour chaque nom d’orphelin recueilli, était collé sur la page (s’il y en avait) un morceau du tissu de ses langes pour pouvoir l’identifier par la suite. Et ça, çae touche et mon petit cœur.
Je vous salue tout plein et comme l’a surement dis la reine Gerberge : A dans deux semaines !
Milouch
PS : Cette couverture de dinosaure qui tire sur des dinosaures que tu as présentée dans ta dernière lettre hante encore mes rêves et mes cauchemars
PS PS : J’ai beaucoup aimé ce comparatif des couvertures de l’appel de Cthulhu. De mon coté, j’ai joué pendant des années avec une édition imprimée à l’arrache donc la couverture était très sombre et mystérieuse mais aussi et surtout illisible…
Même si en manipulant un nobiliaire, j’ai fait craquer une de ses pages. Voilà, je l’avoue, c’était moi en juin 2009 ! ↩