Des jeux imaginaires au jeu unique
Cher Côme,
Je savais que cette idée d’arpentage te plairait ! Mais évidement, je n’avais pas pensé à cette trop bonne idée du jeu sous forme d’arpentage! J’ai très envie de voir ce que ça pourrait donner et de saisir comment les sensibilités des auteur⋅ices s’exprimeraient et comment les différents éléments pourraient se répondre !
C’est drôle parce qu’en y réfléchissant, je me dis que c’est un peu sous cette forme que doivent être écrit pas mal de jeux tradis.
Plusieurs auteur⋅ices sur le même ouvrage voir plusieurs auteur⋅ice sur plusieurs ouvrages si on parle de gamme. J’imagine que la différence principale se situe quand même dans la liberté donnée aux différentes auteurices, dans la coordination qui en résulte et puis peut être simplement dans les prémisses du jdr tradi (<3 sur le tradi cependant)…
De l’autre côté de la réflexion (1 livre plusieurs auteur⋅ices), je me suis un peu penchée sur la question de 1 livre, 1 exemplaire (ou du tout petit tirage). J’ai l’impression de faire des multiplications dans cette lettre…
Je pense que c’est un peu un fantasme que pleins de livres essaye d’émuler mais finalement ne réussissent jamais vraiment. Je pense nottament au dictionnaire Kazhar qui je crois, se veut la reproduction d’un livre unique et terriblement dangereux vu que la 4ème page est empoisonnée !
Que fais Cyberscribe1 ?!
C’est aussi le cas pour le fameux S, un livre/artefact remplis de notes et de papiers qui se prétends un exemplaire unique et annoté mais qui finalement reste un objet tiré en masse. Et évidement, en jeu de rôle, on aime bien ce trope aussi, il donne l’impression de lire un artefact ancien, un texte interdit…
Ce qui me titille pas mal ça serait donc de tenter pour quelques jeux de sortir de ce schéma là et de tenter le coup du livre/jeu vraiment unique (on pourrait même aller jusqu’au bout en en faisant qu’une seule et unique partie ever qui disparaîtrait dans les limbes par la suite). Bon, sauf qu’on est toujours tenté de faire plein d’exemplaire de son bouquin. On a envie de le montrer à plein de gens et c’est bien normal. Du coup, même dans des situations où l’on est contrainte par le matériel, on en produit plusieurs exemplaires.
J’en sais quelque chose, j’ai produit plusieurs exemplaires de Vous êtes en quètes des montagnes (un fanzine plié, imprimé avec des gravures et dont le texte est composé à la main avec des tampons) alors que matériellement, chaque impression me prend plusieurs heures. Entre la préparation du papier, l’encrage des différentes planches et surtout, surtout l’écriture du texte, c’est une petite gageure….
Alors Que faire ?
Et bien de l’arpentage / écriture collective pardi !
BOUM, RETOURNEMENT DE SITUATION DE FOU, TU L’AVAIS PAS VENIR !!
En y réfléchissant un peu plus, au fur et à mesure de l’écriture de cette lettre, je me demande s’il ne serait pas intéressant de s’inspirer de ce qui se faisait dans la copie de texte avant l’imprimerie.
Je m’explique : produire un jeu en plusieurs exemplaires oui ! Mais où chaque exemplaire serait particulier à sa⋅on producteur⋅ice. Introduire volontairement des variations, des notes supplémentaires… Et évidement, en poussant les curseurs un peu loin. Ça serait une démarche plus volontaire que celle qu’on a dans les manuscrits médiévaux2 mais je pense qu’on peut en faire des choses trop bien ! Voilà, maintenant, moi aussi j’ai envie de me lancer dans ce projet ! Est ce que cette newsletter va devenir un recueil de pleins d’idée de projet qu’on va avoir envie de faire ? Je constate en tout cas, que tu es plus rapide que moi à ce niveau la vu que de ta liste à cocher est déjà sortie l’ajout du pape aux chroniques de sainte clervie :
Coté Jam qui me donne envie, j’avoue que la Jam This Album me plaisait bien, mais je me heurte moi aussi aux problèmes de temps…. A quand la semaine oisive, je te le demande ?
Il n’empèche, qu’après avoir un peu trainée le temps d’un week-end dans le milieu punk strasbourgeois me vient des envies de jeu sur ces lieux collectifs qui sentent la camaraderie et la bière qui colle aux pieds…. Bon faudrait encore que je creuse une nouvelle voies sur les moments de flottement et d’ennuie probablement… Comment jouer l’ennuie restant une de mes énigmes de game design favorite.
-Le Jeu du Papier plié-
Alors, je n’ai pas croisé de textes sur une boite de céréales mais grâce à Sonja, j’ai découvert ces incroyables poèmes dissimulés à l’intérieur d’œufs scellés… Et ça me fascine un peu...

Je vous fais la bise et vous salue tout plein !
Milouch
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-1 Non, pas le superhéro accroupie mais bien ce site, sorti tout droit des enfers…
-2 voila, je vous ais contaminé⋅e, vous avez cliqué sur la notice bibliographique de la vie de Merlin sur Arlima. Bienvenue dans le monde merveilleux des études arthuriennes et des réflexions sur les différentes versions d’un même texte par l’étude de ses manuscrits. Adieu et que la quète continue.