La compote de Côme

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mai 4, 2025

La compote de Côme #222 - du dimanche 27 avril au dimanche 4 mai

De l'OSR, des frontières et du post-punk rock.

Jeux de rôles


Court-circuit - Parfois, tu ne vois pas venir les bonnes surprises, comme ce Court-circuit sorti de nulle part ! C’est pourtant un jeu fort réussi sur tous les plans : assez complet pour être considéré comme une livraison sérieuse dans le genre des « robots qui se posent des questions sur leur identité encore mieux que des humains », doté d’une maquette assez belle pour ne pas rougir dans la cour des grands, et le tout avec des mécaniques inspirées de quelques références incontournables, tout en gardant sa propre identité. Bref, de la belle ouvrage, qui se paye en sus le luxe de tout faire pour être accessible à tout un.e chacun.e !


DNGN+DRGN - Je continue d’entretenir une relation étrange avec l’OSR, pas vraiment friand du genre mais lui reconnaissant un certain pouvoir hypnotisant ; peut-être que, comme l’amie kF l’écrivait naguère (ou était-ce Eugénie ?), j’y cherche une expérience de jeu rétro que je n’ai jamais vraiment eue. Toujours est-il que cet énième hack du genre a tout pour me séduire, avec ses règles simples et son graphisme aguicheur à coups de pseudo-néons ; et une fois de plus, je me dis que si je me jetais dans l’expérience, ce serait avec ce jeu-là…


Microscope Chronicle - Microscope, c’est une de mes premières expériences ludiques qui m’ont fait un peu sortir des clous, avec sa façon, très expérimentale pour l’époque, de se concentrer sur une saga, un regard surplombant, plutôt que sur des personnages au cœur d’une histoire. Je ne suis pas certain que le jeu avait besoin d’être revisité toutes ces années plus tard mais ma foi, pourquoi pas, et voici sa version Chronicle qui reprend le même principe pour l’appliquer à l’histoire plus resserrée d’un objet ou d’un événement. C’est peu ou prou la même façon de jouer, avec des bouts de papier sur lesquels on écrit des trucs, et si tout ça n’a pas l’air de changer grand chose, a minima je suis heureux de revoir Microscope sur le devant de la scène !


The City I Love, It Speaks To Me - Le genre du polar noir, voilà encore un territoire bien arpenté en JdR… Oui mais là, læ détective arpente la Ville (la majuscule est de rigueur) dans l’espoir de la comprendre et surtout, de la baiser, car oui, là le jeu s’achève par une scène ou læ protagoniste baise avec la Ville, plus précisément avec son aspect masculin ou féminin. Tout ceci est une vaste blague, bien sûr, mais il y a aussi quelque chose de très sincère dans la présentation du jeu, ou plutôt qui te défie à prendre tout ça sincèrement et jouer le truc jusqu’au bout. Pas sûr que j’en sois capable…


Live and Let Paul Die - Je tombe par hasard sur ce jeu totalement n’importe quoi, dans lequel on incarne le sosie de Paul McCartney qui tente de se dépatouiller dans un Londres plein de zombies, y compris le vrai Paul McCartney. Comme dans les meilleurs exemples du genre, Arsène prend sa blague très au sérieux et propose un système de jeu plutôt malin pour gérer sa bêtise, c’est donc un incontournable du JdR absurde pour moi !


Papatouille - Voilà, des fois tu lances une game jam sur le Pape pour rigoler, et quelqu’un fait un jeu dans le thème, venant valider ta bêtise. Je suis bien content d’avoir poussé à la création d’un jeu, vu ma philosophie créative, d’autant plus que Papatouille est une réussite à tous les niveaux : derrière son titre des plus réussis, il y a l’histoire de John qui se retrouve pape par inadvertance et doit compter sur les conseils de deux rats et un pigeon pour se tirer d’affaire… Oui, c’est Ratatouille mais avec le pape, et des mécaniques de jeu piquées aux meilleurs. Je crois qu’on peut fermer la jam, y aura pas mieux !


Bande dessinée

Grand Cormoran - Le prochain petit bouquin de Delphine Panique n’est pas encore sorti mais j’ai eu la chance de pouvoir le lire… « La chance » car j’aime toujours autant son graphisme tordu et faussement naïf, qui s’adapte parfaitement ici à l’histoire elle aussi faussement naïve de ce personnage devenant ornithologue amateur pour surmonter sa déception amoureuse. On devine en ces pages un véritable amour des oiseaux et de l’observation de la nature, transmise peu à peu comme antidote à l’atmosphère anxiogène des villes ; je crois que ça plaira à mes ami.es qui aiment les oiseaux et qui y trouveront peut-être quelques espèces déjà croisées !


Science Foot 3 - L’humour absurde de Pierre la Police se déguste toujours mieux par petites doses, et j’aurais sans doute davantage apprécié les pages de ce 3e tome de Science Foot en en découvrant une par mois (et aussi, sans doute, si j’avais été plus fan de foot). Elles demeurent délicieusement nonsensiques, de la façon que je préfère, et il y a quelque chose d’un brin vertigineux de se rendre compte qu’est rassemblé ici des années de travail filant au fil des pages, y compris l’inévitable parenthèse Covid. Mais, si j’avais été plus raisonnable, j’aurais mis un mois à le lire…


Littérature


Némésis de la Cité - Ce 2e tome du diptyque débuté avec Genèse de la Cité fait un peu moins semblant de présenter une intrigue complexe, pleine de personnages aux pouvoirs démesurés. On continue d’y suivre les atermoiements des incarnations humaines des différents quartiers de New York, mais j’ai vite compris que derrière les différents fils narratifs se cachait en fait une simple lettre d’amour à la ville et ses différentes manières d’être. Considéré sous cet angle, le roman est très réussi, et fait oublier que les péripéties de son intrigue sont souvent conclues de façon un peu rapide et désinvolte. Je ne retiens donc de tout ça pas les allusions au monde post-Trump ou à la littérature lovecraftienne, mais de belles pages sur cette ville comme presque aucune autre…


Non-fiction

Sept jours / Là où la rivière coule - Comme à mon habitude, j’ai oublié de te dire que j’étais allé faire un tour au festival des Intergalactiques le week-end dernier : j’en ai ramené un peu de sous, immédiatement dépensé dans de très chouettes jeux et fanzines, dont ces deux petits recueils de poésie qui m’ont d’abord séduit par la qualité de leur papier et leur typographie (on ne se refait pas…). C’est de la petite poésie maladroite, qui tente d’exprimer comme elle le peut le plaisir de faire un pas de côté par rapport au monde et s’échapper un peu dans la nature, le temps de respirer, de penser autrement ou à autre chose. Moi qui ne m’offre des bouffées de poésie qu’assez rarement dans une année, je me suis dit une fois de plus en lisant ces petits bouquins-là qu’il faudrait peut-être que je le fasse un peu plus, et il n’est pas impossible que cette fois je tienne promesse…


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Green Dawn Mall gratuit ou tout comme - Cette semaine c’était mon 40e anniversaire et le 5e de Green Dawn Mall, ce jeu par lequel j’ai commencé à gagner des sous avec le jeu de rôle ; pour fêter ça, en quelque sorte, j’ai décidé de rendre ses versions numériques accessibles sous le modèle « payez ce que vous voulez », c’est-à-dire gratuitement si tu le souhaites. Et puis j’en ai profité pour publier une version en 36 mots du jeu, parce que pourquoi pas ! Plus aucune raison, donc, pour ne pas découvrir un jeu dont je continue d’être très satisfait et qui me semble une bonne porte d’entrée à tout un tas de trucs, y compris ce torrent inarrêtable de jeux qui sortent de ma tête…


Exploration des frontières - Il y a des semaines où j’ai un peu de mal à boucler la compote à temps, c’est même ce qu’il se passe la plupart du temps. Quel démon me possède-t-il donc pour lancer une deuxième infolettre hebdomadaire, je te le demande… Celle-ci va être écrite à quatre mains avec l’amie Milouch, tout aussi infatigable, et va s’inspirer des échanges de la très bonne infolettre Pigeon 3000 avec une vision plus rôliste des choses (et une plate-forme moins copine avec les nazis) : on va s’envoyer des lettres virtuelles pour partager notre amour des jeux bizarres, des contraintes créatives, du papier à tordre en tous sens, bref on va encore plus te saouler avec nos obsessions, et tout ça peut être reçu gratuitement dans ta boîte mail une fois par semaine ! Vraiment, quelle chance tu as…


Série


L’Art du crime saison 2 - Cette affiche en dit long sur le kitsch qui continue de transpirer de cette série beaucoup trop française pour être d’une qualité incroyable et qui se laisse pourtant regarder quand on a besoin de se reposer un peu le cerveau. Ses intrigues policières, tournant toujours autour d’histoires de meurtres et d’œuvres d’art, ne sont pas plus nulles que d’autres, et la tentative de fournir aux protagonistes des personnalités complexes et pleines d’un passé torturé ne marche pas vraiment, mais on se laisse tenter, ma foi !


Jeu de société


Aeon’s End - J’ai profité du week-end dernier et d’une visite éclair chez l’ami Steve pour tester ce genre de gros jeux que d’habitude je n’approche pas, un peu intimidé par leur complexité, leur nécessité de passer 45 minutes à sortir les éléments du jeu et expliquer les règles, ainsi que leur durée qui repousserait Camille jusque dans l’appartement de l’étage d’en-dessous. Une fois passées ces barrières, j’ai donc découvert Aeon’s End, un jeu dans lequel on doit gérer des cartes pour mettre la pâtée à des gros monstres avant que ce ne soit l’inverse. Pas habitué à ce genre ludique, j’ai eu du mal à voir ce qu’il avait de différent des autres, mais j’ai bien aimé son aspect collaboratif qui fait qu’on passe autant de temps, voire plus, à discuter de ce qu’on doit faire collectivement pour gagner que d’activer les pouvoirs de nos cartes. Un jeu plutôt bien fichu, donc, et il paraît même qu’on peut y gagner des parties, ce qui n’a pas été du tout le cas le week-end dernier (c’était même un échec assez lamentable).


Musique


The Silver Mt. Zion Memorial Orchestra and Tra-la-la Band with Choir, “This Is Our Punk-Rock”, Thee Rusted Satellites Gather + Sing, - Il est très tentant de voir de l’ironie dans l’intitulé à rallonge de cet album, qui ne sonne à aucun moment comme du punk rock, à peine même comme du post rock. Je t’épargne pour cette fois le couplet nostalgique mais dès le compte de 1 à 8 qui ouvre “Sow Some Lonesome Corners So Many Flowers Bloom”, je retombe dans cette atmosphère de beauté délayée, avec cette chorale amatrice qui égrène des notes en boucle, jusqu’à ce que les cordes prennent toutes seules le relais, élevant la pièce d’un quart d’heure (comme les 3 autres de l’album) vers des sommets de fragilité esthétique. “Babylon Was Built on Fire” est plus proche du Silver Mt. Zion des albums précédents, avec des notes se répondant en écho et le chant plaintif d’Efrim Menuck venant poser un peu plus clairement la thématique de l’album, à savoir les villes qui croissent et dépérissent en laissant derrière eux des mausolées de métal. “American Motor Over Smoldered Field” sonne ensuite comme une reprise de la première piste avec davantage de l’énergie du désespoir et un son plus très éloigné de Godspeed You! Black Emperor ; et puis c’est déjà l’heure de clore cette parenthèse avec “Goodbye Desolate Railyard”, élégie plus apaisée qui s’abîme, au bout de 5 minutes, dans des bruits de train quittant la ville, vers d’autres horizons. Il faut néanmoins rester jusqu’au bout, pour cette ultime ritournelle qui m’arrache à chaque fois des soupirs : cette permission à se perdre, à se sentir seul, sans doute pour mieux se retrouver plus tard.


L’arrière-queer de Milouch


Very Bad Mother
La semaine dernière j'étais en vacances et dans une folie toute printanière, nous sommes donc parties en festival !! Et le premier de notre route fut Le Very Bad Mother à Tregunc. Bon là vous vous demandez pourquoi je vous raconte mes vacances, mais promis, restez ça va être cool ! enfin j'espère.
Parce que oui, Very Bad Mother c'est un festival féministe de haute volée ! Et donc, en plus d'être un incroyable rassemblement du Gouinistan ce fut l'occasion de voir plein d'artistes, de gens et de choses incroyables donc c'est parti pour le florilège !

Bon déjà côté musique :
J'ai pu découvrir l'incroyable Chienne Hi-Fi : deux meufs, des costumes de boxes thaï et un flow qui décape la gueule. C'était fort, percutant et impressionnant et pour vous en convaincre, je vous invite à écouter le déjà classique dans mes oreilles : Boxing Queen
J'ai loupé son concert mais on m'en a tellement rabattu les oreilles que je me dois de vous en parler, c'est Iono lutrev ! De l’électro, de la trompette et des chansons qui parlent d’électricité, hop hop hop, je signe !

Et côté conférences alors ?
Et bien, pour les amateur.ices de gros cerveau, Myriam Baafouf et Itziar Ziga étaient présentes sur le festival pour une discussion autour du livre Devenir chienne. Au final, ça a a beaucoup plus parlé des réflexions de Myriam Baafouf, quelqu'un avec qui j'ai autant d'accords sur le fond que de désaccords.
J'aime beaucoup ce qu'elle dit sur le tone policing des milieux militants et comment ce dernier devient une arme d'exclusion (ce qui n'est pas sans rappeler une certaine Sarah Schullman). Elle a eu le bon goût tout au long de la conférence de situer son savoir et les limites des applications de sa réflexion, ce que je trouve hyper intéressant et toujours bienvenu !
Malheureusement, je n'ai pas pu assister à beaucoup d'autres conférences mais je tiens à dire que chaque conférence était retransmise en langue des signes et parfois en langue des signes à destination des personnes sourdes-aveugles. Un énorme travail d'inclusivité était d'ailleurs fait à ce sujet et c'était super chouette.

Que dire de plus sur ce super festival ? Y avait pleins de stands trop cools :
-De la cyanotype
-Des vêtements trop stylés
-De la forge ! Oui, nous avons pu accomplir ce couple-goal de forger ensemble une vulve en métal (cette phrase a provoqué des crises cardiaques à l'ensemble de l'état-major de Reconquête)...

Very Bad Mother c’est tous les deux ans ! Et je ne peux que vous encourager à vous y rendre vous aussi !!


Et toi





Alexandre : Flip 7, Présages, Panda Spin

Plein d'amis étant revenus du festival de Cannes (pas celui des marches, mais celui où on lance des dés et où on tape le carton), je vous fais une petite chronique express des petits jeux de société à ne pas louper pour ce printemps.

Flip 7
Attention, c'est LE jeu stupide du moment, simplissime et très addictif pour les amateurs de  jeux de « stop ou encore ». Chacun son tour on décide de recevoir une carte qui serra comprise entre 0 à 12 ou de s'arrêter et de compter ses points... Voilà... le truc c'est que la répartition des cartes est la suivante, 1 carte de valeur 1, 2 cartes de valeur 2... et enfin 12 cartes de valeurs 12. Si jamais on reçoit une carte d'une valeur déjà reçue, la manche est finie pour nous et on marque 0. S'ajoute à cela une douzaine de cartes aux bonus variés (Stopper un adversaire, Tirer 3 cartes d'un coup ou pire faire tirer 3 cartes à un adversaire, Doubler ses points, etc...) et un bonus ultime de 15 points qui met fin à la manche pour tous si on reçoit 7 cartes de valeurs différentes.
Le premier à 200 points a gagné. Stupide mais addictif je vous dis.

Présages
Par équipes de 2 (idéalement), le but est de remporter 2 manches où au moins l'un des membres de l'équipe n'a plus qu'une seule carte en main. À chaque tour on joue tous une carte mais chaque carte à un effet différent, qui fera défausser sa carte ou une autre carte autour de la table ou... rien du tout car contré par une autre carte et il faudra alors la reprendre en main... Vous suivez ?...
C'est gentiment incontrôlable mais le design pseudo tarot divinatoire est superbe et c'est un carton auprès de mes 2 ados... forcément...

Panda Spin
Si vous êtes fan du traditionnel Trouduc', ou plus sérieusement de Tichu et autre Gang of Four, les jeux de défausse sont à la mode pour cette saison, la preuve, c'est Odin, sur ce principe (ou presque), qui a remporté l'As d'Or cette année : c'est mérité, simple et efficace mais en dessous de Trio selon moi. Cela étant dit, Panda Spin est donc un jeu de défausse classique, avec une répartition type 54 cartes standard mais avec une couleur de plus et quelques cartes particulières, dont la particularité est que si on ne remporte pas le pli en cours, on reprend ses cartes en main mais dans l'autre sens, d'où le "Spin".
Et de l'autre sens les cartes sont globalement plus fortes, ou avec des valeurs doubles voire triples (genre un 3 qui devient une carte 6-6-6 qui compte comme un brelan de 6) et/ou avec des effets sur le jeu (prendre des points de victoires, défausser des cartes etc...).
À priori, cela semble tordu et incontrôlable mais finalement pas du tout et on se plaît rapidement à anticiper ses "Spin" de cartes pour sortir des combos de plus en plus fortes dans l'espoir de remporter la manche.
La partie se joue en 15 points, globalement atteints en 3 manches, ce qui fait que la partie ne s'éternise pas et qu'on a qu'une idée en tête, en refaire une, là maintenant.

Et toi, qu’as-tu compoté cette semaine ?


Par ailleurs :

  • Quand une campagne anti piratage piratait une fonte typographique…
  • Tu te souviens du site avec un million de cases à cocher ? Voilà la suite : un million d’échiquiers.
  • Un autre site sur lequel perdre beaucoup de temps : des images à deviner en cliquant sur des ronds.


Des bises


et peut-être à dimanche prochain, en compagnie de Buck 65 (oui, j’ai pas eu le temps cette semaine mais la chronique arrive !).

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