La compote de Côme #157
Du dimanche 28 janvier au dimanche 4 février,
J’ai lu :
Métal Hurlant, hors-série Ah ! Nana - Je dois dire que je ne me suis pas beaucoup intéressé à la renaissance du vénérable magazine de bande dessinée Métal Hurlant, ce alors que je connais certaines des plumes écrivant dedans… Mais ce hors-série ramené par Camille a suscité ma curiosité, notamment parce que je connais Ah ! Nana de réputation mais guère plus ; or, il faut bien admettre qu’un magazine de BD par et pour les femmes, dans les années 1970, ça ne courrait pas les rues. Le hors-série a l’intelligence de ne pas glorifier Ah ! Nana : c’était un magazine abordant des thèmes féministes, ce qui n’en faisait pas un magazine féministe en soi, dépendant qu’il était des tropes de son époque et de l’équipe largement masculine de Métal Hurlant, dont il dépendait. Et s’il est vrai que le magazine a fini censuré, c’est aussi que le traitement de certains thèmes, comme le nazisme ou l’inceste, n’était pas très fin… Malheureusement, le hors-série manque un peu de recul et d’analyse critique sur tous ces points, préférant aligner les interviews dans lesquelles on n’apprend pas grand chose et reproduction de pages qui, a minima, nous permettent de nous esbaudir une fois de plus devant le génie de Nicole Claveloux… ce qui est déjà pas mal, ma foi.
The Order of Lexicutioners - Le dernier petit jeu de Grant Howitt n’est pas le premier à proposer aux joueurs de manipuler le texte même des règles ; merci à Milouch de m’avoir rappelé le jeu de Marc dont j’avais déjà parlé ici il y a longtemps, et à Vivien pour son jeu précédent qui titillait le même genre de concept. Ici, on joue donc des manipulateurs de langage, chacun à sa manière, et on va enlever des mots des règles, en remplacer d’autres, tordre les règles pour mieux se réapproprier tout ce bazar. « Bazar » est sans doute le mot clef, mais à la lecture, je salue le courage d’Howitt de s’être avancé jusqu’aux épaules dans un concept que, ma foi, j’aurais bien aimé explorer de mon côté… Prochaine étape, on manipule les pages elles-mêmes ? Les dés ? Les chips sur la table ?
Ghost + Human - Un autre type de jeu pour lequel j’ai beaucoup de sympathie, et dont Badger + Coyote s’est fait le fleuron, ce sont les jeux à rôles asymétriques avec des règles différentes selon les rôles (DIE en est un autre très bon, et très différent, exemple). Ici, sans surprise, on joue un fantôme et un humain (ça en fait donc, en plus de tout ça, un bon exemple de jeu à 2 à dégainer par surprise, et on n’en a jamais trop) qui vont tâcher de résoudre des mystères ésotériques et résolument absurdes, avec des règles inspirées à la fois par Lasers and Feelings et Cthulhu Dark. Je regrette un peu le ton « rigolo par défaut » du jeu (qui reconnaît lui-même qu’on peut faire autrement) car sur ce thème, on pourrait pour une fois assumer un peu de gravité, mais sur tout le reste, Ghost + Human s’avère très inspiré !
Salem’s Lot - Deuxième roman de mon marathon Stephen King, Salem’s Lot fut sacrément long à traverser mais ce fut avec plaisir ! Le roman prend amplement son temps à installer cette ambiance de petite ville que King est si doué pour restituer (et qui m’inspire beaucoup), avec un premier tiers qui ressemble à un film romantique, même si ça grince ici et là… Et puis on bascule dans l’horreur, avec un récit qui assume de plus en plus son hommage à Dracula, jusqu’à pasticher sa fin à la fois désespérée et banale. Il paraît que les fins un peu précipitées sont une coutume de King, je n’en ai pas encore assez lu pour juger… On verra bien avec The Shining, notre prochain arrêt !
Paul a un travail d’été - Je ne m’attendais pas à être autant touché par ce 2e tome de Paul, qui pourtant n’a rien de transcendantal en soi : une fois encore, Paul nous raconte un épisode de sa jeunesse, ici un été pendant lequel il a encadré des groupes d’enfants dans un décor forestier. Mais il y a quelque chose d’incroyablement tendre qui ressort de la façon dont Paul se lie peu à peu aux enfants et se découvre une générosité insoupçonnée, qui passe par l’attachement ) une petite fille en particulier et une histoire d’amour naissante… Tout ça a peut-être déjà été traité maintes fois ailleurs, il n’en reste pas moins que le dessin doux de Rabagliati amène les choses de manière très juste et que, moi qui ne suis pourtant pas particulièrement attaché à la nature, j’ai été profondément ému par tout ça !
J’ai vu :
Le Livre des solutions - Mais que voulait bien transmettre Gondry avec son dernier film ? Est-on là pour rire de l’apparent ridicule de son protagoniste, qui se démène pour réaliser un film auquel personne ne croit sauf lui ? Est-on ici pour assister à sa folie qui grandit à mesure que la prise de ses médicaments s’arrêtent et qu’il devient totalement imbuvable pour l’ensemble de son entourage ? Doit-on y voir un alter ego du réalisateur, et si oui, qu’est-ce que cela dit de lui ? J’ai le sentiment que Gondry a ici complètement raté son coup, avec un film qui ne fonctionne que si on sait que c’est en partie une relecture fictionnelle du tournage de L’Écume des jours, dans laquelle il ne se passe pas grand chose à part l’enfoncement dans les marais de la névrose de la part de son protagoniste, jusqu’à une happy end absolument pas méritée qui ne semble être là que pour satisfaire les fantasmes de Gondry. Bref, je savais bien que Michel Gondry était loin de ses années de gloire, mais à ce point, c’est une grande déception…
Scott Pilgrim Takes Off - Je ne suis pas un mégafan de Scott Pilgrim dans l’absolu, du coup j’avais du mal à comprendre l’intérêt de sortir, si longtemps après la bande dessinée et le film qui en avait découlé, un nouveau remake de l’œuvre avec l’ensemble du cast recruté par Edgar Wright… C’est qu’en réalité, Scott Pilgrim Takes Off cache très bien son jeu et aurait dû, selon moi, révéler dans sa promo qu’il ne s’agit pas tant d’un remake que d’une relecture assez radicale, qui part dans une direction tout à fait différente de l’œuvre d’origine et permet d’ajouter de l’épaisseur à sa galerie d’antagonistes qui ne servaient jusqu’ici qu’à se faire taper dessus. La série verse avec allégresse dans le méta et en profite pour revisiter l’œuvre de jeunesse de Brian O’Malley sans ignorer ses défauts et devient une œuvre réellement courageuse, qui n’en oublie pas pour autant d’être fun et avec une bande-son en béton. Une très chouette surprise !
Identikit - Personne n’attendait plus Elizabeth Taylor en 1974, encore moins dans un thriller italien, et c’est une grande erreur : je ne suis pas assez familier de la carrière de l’actrice mais elle signe là un très beau rôle de quadragénaire s’enfonçant dans la dépression et tentant de s’en échapper par tous les moyens. Le film joue sur l’ambiguïté de genre en entrecoupant le parcours de Lise, qui garde la tête haute en toutes circonstances, avec une enquête de police sur son compte, laissant entrevoir une vérité plus sombre qu’il n’y paraît. L’alternance entre les deux ambiances est très efficace et m’a laissé collé à l’écran jusqu’au bout, bien joué !
J’ai joué à :
Qui est-ce ? - Nous, on n’avait rien compris : on pensait qu’en offrant un Qui est-ce ? de bobo à Madeleine au lieu de cette horreur des années 80, un truc mignon avec des enfants et des animaux, elle adorerait ; mais elle l’a soigneusement ignoré jusqu’à ce qu’on parvienne à dénicher l’original à prix abordable (ce qui n’est pas une mince affaire, crois-moi sur parole). Il faut dire que le Qui est-ce ? des origines a pour lui ce très satisfaisant « clac » des personnages qu’on abat un à un jusqu’à trouver le bon, une mécanique de jeux des plus simples mais, il faut bien l’avouer, très efficace. En enchaînant les parties sans gagner plus que de raison cette semaine, je me suis rendu compte que le design des personnages est moins idiot qu’il n’y paraît puisqu’on compte 5 exemplaire de toutes les caractéristiques, ce qui permet d’élaborer une certaine stratégie pour éliminer les gens à lunettes, à cheveux bruns, à chapeaux… Et les filles, puisqu’être une femme est apparemment une caractéristique en soi. Et ça, c’est le vrai gros défaut de Qui est-ce ?, si l’on accepte son graphisme d’un autre âge…
Chicory: A Colorful Tale - Je dois avoir loupé quelque chose avec Chicory, peut-être parce que j’y ai joué à un moment où je suis dans une période puzzle, et que les jeux avec des longs dialogues et des récits complexes ne sont pas ce que je recherche ? Attention, hein, on ne peut pas dire que Chicory soit un mauvais jeu, bien au contraire : déjà, il est hyper choupi, et son univers en noir et blanc qu’on remplit de couleurs à mesure de notre exploration est juste ce qu’il faut de rigolo et de toudoux. En plus, il combine une certaine sensibilité de metroidvania (mais aucun combat, à part contre des boss souvent un peu longuets à défaire) avec celle d’un puzzle platformer, et tient un discours sur l’amitié, l’art et la dépression, entre autres sujets, surprenamment nuancé pour un jeu vidéo… Mais je crois que c’est un jeu qui m’a trop offert, avec des tas de choses à collecter en marge de la quête principale, des mini-jeux et une ambiance à la Animal Crossing où on me demande de décorer mon salon, et non, moi j’avais juste envie d’aller au bout du récit de départ. Du coup, un peu comme la seule personne avec un pinceau et des couleurs dans un monde en noir et blanc, je me suis senti un peu trop pressé de toutes parts, et me suis presque dépêché d’arriver à la fin du jeu… qui a planté pendant le générique de fin, ce qui semble une sorte de signe !
J’ai écouté :
Fantômas, Delìrivm Còrdia - Est-ce là la bande-annonce d’un film imaginaire et sombre, dans la lignée de Goblin ? Un collage sonore d’opérations chirurgicales dans lequel on a inséré des passages de rock dur, ou des chants religieux, ou d’autres choses encore ? Cette seule piste de 75 minutes (une heure de son puis un bon quart d’heure d’aiguille grattant sur la fin du vinyle, que j’écoute religieusement à chaque fois pour mieux me laisser surprendre par la fin du disque) est en tout cas une expérimentation de plus signée Mike Patton, qui était très en forme au début des années 2000 et sortait quasiment tous les ans un disque-concept avec l’un de ses multiples groupes. C’est le genre de piste/chanson/disque qu’il faut écouter de nombreuses fois, sans jamais arriver à saisir l’ensemble de ce qui s’y joue, les bruits cachés derrière d’autre et les bouts de mélodies qu’on avait oubliés depuis la fois précédente ; c’est un cauchemar sonore, un délire sans images, un formidable tourbillon sonore dont on ne ressort pas indemne.
DJ Signify, Sleep No More - Décidément, le début des années 2000 était le bon moment pour du hip-hop un rien abstrait mais surtout plongé dans des ambiances sombres, soulignées par des samples inquiétants et des boucles de percussions sorties des enfers… Le premier album de DJ Signify (qui en a signé un autre avant de disparaître en fumée) en est un excellent exemple et, comme souvent, sa première piste déroule déjà tout le programme. Personne ne sera étonné, du coup, de voir débarquer d’abord Sage Francis puis Buck 65, les deux spécialistes d’un hip-hop quelque part entre Stephen King et Tom Waits, dans cette poisse épaisse qui prend son temps pour nous coller aux oreilles. C’est de la musique de banlieue hantée et poussiéreuse, au fond d’un hiver qui n’en finit pas, où des accessoires de fête foraine pourrissent aux côtés de feuilles mortes, tandis que les signes inquiétants s’accumulent dans le ciel. Et bonne journée bien sûr !
Buck 65, Secret House Against the World - En y réfléchissant bien, il semblait à peu près inévitable que Richard Terfry finisse par se prendre pour Gainsbourg et sortir un album de hip-pop où l’accent était mis sur les duos avec sa compagne de l’époque, qui viendrait amener une pointe de français à l’ensemble, et sur des ambiances sombres et enfumées. Secret House Against the World, au titre magnifique, n’est pas que ça : il ouvre d’ailleurs sur un titre qui fait le pont avec Talkin’ Honky Blues, sorte de faux ragtime/blues/machinchose sur un coureur de routes qui aurait sa place chez Kerouac (pour anticiper un autre album de Buck). Mais dès le second titre, on bascule dans la pop totale, un chemin que Buck 65 prendrait de plus en plus souvent dans le futur : reprise d’un obscur groupe d’Halifax, “Devil’s Eyes” est une tentative de chanson qui, certes, reste en tête, mais aurait peut-être dû rester une tentative (même si sa reprise par nul autre que Gonzales en fin d’album se laisse écouter malgré un accent assez atroce)… J’exagère, car s’il y a bien quelque chose qui élève Secret House, ce sont ses mélodies, ciselées par le groupe post-rock Tortoise qui passait par là et injecte un aspect symphonique et grandiloquent au disque qui l’emmène vers un territoire qui, personnellement, me plaît (mais qui peut en agacer d’autres), et laisse de nombreux espaces à des parenthèses instrumentales bienvenues. C’est un disque de rap où le rap a finalement assez peu d’intérêt : « Le 65isme », “Kennedy Killed the Hat” et « Blanc-bec » alignent les one-liners en franglais mais c’est surtout leur rythme de course qu’on retient ; “The Suffering Machine”, “Surrender to Strangeness” et “Drunk Without Drinking” racontent des histoires tristes et fragmentées mais c’est surtout ce son de fin d’après-midi automnale qui retient l’oreille (même si je te raconte pas à quel point, à l’époque, Terfry a été vilipendé pour avoir chanté “hip-hop music ruined my life” !) ; et j’en passe… Le seul moment où mélodie et texte se rejoignent magnifiquement, en dehors du très Gainsbourgien “Drawing Curtains” qui clôt l’album, c’est avec “The Floor”, spoken word adapté d’un texte de Bukowski. Bref, sur Secret House Against the World, Buck 65 est à la croisée de plusieurs mondes, pas toujours avec brio, mais distillant une ambiance qui n’appartient qu’à lui, un style de hip-hop ciselé comme un monde à part, qui n’existerait que sur cet album et nulle part ailleurs. Et, comme on le verra la semaine prochaine, ça allait ensuite partir dans tous les sens…
Frères Nubuck, Disque Mineur, Fin De Règne Animal - Quatre disques en une compote, t’es pas fou Côme Martin ? Ben si, peut-être, mais je ne pouvais décemment pas zapper ce chef d’œuvre des Frères Nubuck qui m’est tombé dans les oreilles l’autre jour. Les Frères Nubuck, c’est un duo-et-plus de folk-pop qui a commencé avec des bouts de chansons lo-fi assemblées dans un grenier et qui finit avec ce disque, plein de cuivres et d’arrangements fleurant bon les yé-yé ; un disque tout sauf mineur qui affiche une espèce de fausse joie revancharde, qui cache très mal un désespoir total, une sorte de dernier sursaut avant la chute. C’est un disque de chanson française pas comme les autres, affichant tout le joyeux cynisme qui agitait les Frères Nubuck, qui se succèdent ici au micro comme un McCartney et un Lennon, un dernier tour de piste avant de se quitter (on n’aura pas eu l’album annoncé L’Armée Mexicaine, ce que je pleure encore aujourd’hui vu comme la piste de démo qui en était sortie est belle) ; l’un des deux, Gontard, continuera à creuser la piste de la noirceur, tandis que l’autre, Chevalrex, ira du côté de la pop éthérée. Deux beaux sentiers, mais qu’est-ce qu’ils auraient été mieux marchant dans la même direction…
L’arrière-queer de Milouch :
Tomboy - Tomboy était depuis plusieurs années dans la liste des films que je voulais voir. Je me souvenais même de sa bande-annonce qui m'avait beaucoup marquée à l'époque. J'ai donc enfin pris le temps de le regarder. Il s'agit de l'histoire d'un enfant de dix ans qui au cours des vacances d'étés va se présenter comme Mickaël aux enfants de la cité où il vient d'emménager tandis qu'elle est connue comme Laure dans sa famille. Comme pour Portrait de la jeune fille en feu, l'action se déroule dans un cadre extrêmement resserré en quelques scènes fortes. On substitue ici la cité des années 70 au château perdu dans la lande (et mon cœur de mordue du brutalisme n'en est que plus ravi). C'est peut-être parce que j'ai quelque chose avec l'architecture des années 70 mais vraiment, j'ai trouvé que le décor à la fois ouvert (beaucoup de scènes se passent en extérieur) et clos (on ne sort jamais de la cité) donnait quelque chose de très théâtral au film et permettait quelques cadrages vraiment intéressants. Concernant l'histoire qui nous est racontée, c'est une exploration du genre assez sensible que propose Sciamma (même si parfois un tout petit peu caricaturale) avec une forme en diptyque pleine de liberté dans une première partie et remplie de ce que la norme impose dans un deuxième temps. Les personnages secondaires malgré leur rôle assez évident : la mère, le père, l'amoureuse, la sœur... sont plus complexes qu'il n'y paraît, notamment dans le personnage de la mère qu'on voit tiraillée entre la norme qu'elle doit faire appliquer et ce qu'elle souhaite au fond pour son enfant.
Et toi :
Ben : La Septième Fonction du Langage de Laurent Binet. J'ai lu ce roman incroyable début 2020, et je l'ai relu la semaine dernière. C'est à ce moment là que je me suis rendu compte que je n'avais jamais écrit mes impressions, alors voilà : l'histoire se passe dans la France de 1980, pendant les mois qui précèdent l'élection de François Mitterand à la présidence du pays. Le coeur de l'intrigue, c'est l'histoire fictive de la mort bien réelle de Roland Barthes, le célèbre philosophe et sémiologue. Barthes est mort, renversé par une camionnette de blanchisseur, et sur cette base, Binet imagine une conspiration aussi vaste qu'improbable. Nos deux personnages principaux sont Bayard, un flic de droite des RG et Herzog, un jeune prof de philo qui se retrouve embrigadé dans l'enquête parce qu'il faut bien quelqu'un qui puisse comprendre toute des « merdesé philosophiques qui émaillent l'affaire. Le génie de Binet est de parvenir à naviguer autour de plein de personnages historiques (des philosophes, sémiologues et linguistes, pour l'essentiel) mais avec une tonalité qui fait que le lecteur ne sait jamais si les faits décrits se sont réellement déroulés ou s'ils sont inventés. J'ai passé pas mal de temps sur Wikipédia pour lire la biographie d'une bonne partie de ce gratin de l'intelligentsia des années 80 pour voir si ce que décrit le roman s'était réellement passé (aussi improbable cela puisse-t-il paraître), et à l'exception d'un philosophe que Binet exécute prématurément, la plupart des événements se sont réellement déroulés, même si leur explication diffère évidemment. J'ai absolument adoré ce bouquin, même si je suis conscient que le style et le ton ne sont pas pour tout le monde. En plus, franchement, combien de bouquins avez vous lus dans lesquels Umberto Eco est un personnage ?
Mass : J'ai lu Ultimate Spider-man de Hickman et Checchetto. J'adore le boulot de Checcheto, c'est vraiment au dessus de tout ce que j'ai vu chez Marvel ces derniers mois. Pour l'histoire, j'aime bien comment les choses sont posées, la façon de pointer les différences entre l'ère principale et ce nouveau monde qui commence (avec bien sur les liens entre les deux univers). Si j'ai un seul bémol à pointer c'est la facilité qu'a Peter Parker, qui est au final un homme, fin de trentaine, avec une vie normale, de se jeter dans l'inconnu en une journée de réflexion, alors qu'il a tellement à perdre. Pour moi, pour un numéro 1, c'est une réussite.
Et toi, qu’as-tu compoté cette semaine ?
Des bises
et peut-être à dimanche prochain !